– par Janine Bailly –
C’est aussi sur les écrans de Madiana, dans des conditions matérielles un peu plus confortables, que sont projetés d’autres films des RCM.
Dimanche en soirée, j’ai découvert Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, long métrage présent en compétition à La Semaine de la Critique au festival de Cannes en 2015. Un étrange portrait de femme qui donne à s’étonner, à penser, à s’interroger, ce que j’eus l’heur de faire avec quelques amis, la projection n’ayant pas été présentée plus que commentée, ni avant ni après, par quelque membre de l’équipe du festival.
Nous sommes en Argentine. L’héroïne Paulina, en opposition au monde bourgeois qui est le sien —son père n’est-il pas un juge important et influent dans sa région ?—, renonce à une brillante carrière d’avocate pour participer à un projet humanitaire relevant des Droits de l’Homme. Elle s’en va, forte de ses idéaux, et certaine d’être sur le bon chemin, enseigner la politique dans un coin reculé et des plus dangereux de son pays, la Patota (titre original du film). Hélas, de ses élèves, grands adolescents qui appartiennent à une tribu indienne, elle ne parle ni ne comprend la langue, ce qui ajoute à l’incongruité de sa présence en ce lieu, et qui par ailleurs donne naissance à quelques scènes ahurissantes où se manifeste l’incompréhension, par son public, de son langage, de ses intentions, de sa pédagogie décalée.