— Par Roland Sabra —
L’ouverture de la soirée s’est faite par une lecture « triphonique » de présentation de l’invité. D’emblée il a revendiqué sa filiation, son appartenance au monde des griots et pas n’importe lesquels comme son père le déclarait en 2001 « La première famille de griots, ce sont les K……, je suis un de leurs descendants. En Europe, on ignore ce que veut dire griot : pas seulement un conteur, mais tout à la fois le dépositaire de la mémoire de son peuple, mémoire uniquement orale, un maître de la parole, un généalogiste qui connaît toutes les ascendances de chacun, le maître des cérémonies, gardien des traditions et des coutumes, et, surtout, un médiateur⋅ Le griot est celui qu’on épargne durant les batailles parce qu’on aura besoin de lui ensuite pour faire la paix, celui aussi qui tente de résoudre les conflits au sein des familles, là où le chef n’a pas à intervenir⋅ ».
Il s’est incliné un genou à terre devant son cousin, plus âgé que lui, présent en Martinique depuis des décennies et qui signe ses articles dans un grand quotidien antillais sous un nom de plume légèrement occidentalisé.