Jour : 14 avril 2016

Encore 7 ans de sursis pour le glyphosate

— Par Jean-Jacques Régibier —
glyphosateSuspecté par l’OMS d’être cancérigène pour l’homme, l’herbicide de Monsanto le plus vendu dans le monde, continuera pendant 7 ans à inonder le marché. Ainsi en a décidé le Parlement européen dans un vote ce mercredi.

Dans la langage européen, c’est ce qu’on appelle un compromis. En réalité, il s’agit bel et bien d’une défaite de tous ceux qui, à gauche, avaient demandé que le glyphosate, le principe actif du célèbre herbicide Roundup produit par la compagnie américaine Monsanto, soit purement et simplement interdit à la vente en raison des dangers qu’il pourrait présenter pour la santé humaine.
Il est remarquable d’ailleurs de noter que l’autorisation de renouvellement à la vente pour 7 ans de cet herbicide que vient de décider le Parlement européen, intervient alors qu’aucune donnée scientifique ne permet actuellement de prouver son innocuité. La preuve, c’est que les députés demandent maintenant une étude indépendante et la publication de toutes les preuves scientifiques utilisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour évaluer le glyphosate. Mais, ils ont pris leur décision avant ( par 374 voix pour, 225 voix contre et 102 abstentions.)

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AMJ : Le libre accès doit être assuré afin de garantir aux Martiniquais la continuité du service public.

greves_otages-1Le mercredi 13 avril, très tôt, des lycées et des collèges ont été bloqués, privant des milliers d’élèves d’enseignement. Les sites de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) ont été cadenassés par certains syndicats ayant appelé à une grève illimitée, malgré les négociations entamées.

Ni le personnel non-gréviste, ni les usagers n’ont pu y accéder.

Ni l’Assemblée, ni le Conseil Exécutif, démocratiquement élus par le peuple martiniquais, en charge des affaires du pays, ne peuvent se réunir.
C’est donc une paralysie politique du pays qui est organisée.

Ainsi des milliers de dossiers concernant des Martiniquais de toutes conditions, et surtout les plus humbles, sont empêchés d’être traités.

Notre majorité a démontré qu’elle était ouverte aux négociations et partisane du dialogue social qui ne saurait cependant se dérouler sous la contrainte, d’où qu’elle vienne.

Notre Majorité est consciente que le personnel de la CTM a des attentes légitimes et aspire au respect, à la justice et à l’amélioration substantielle de ses conditions de travail que nous nous sommes engagés à changer. Nous tiendrons nos engagements.

Il est en même temps de notre responsabilité de maintenir les grands équilibres budgétaires permettant d’assurer l’avenir de notre personnel et le développement de nos politiques, dans l’intérêt même de notre pays.

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Contester le monde des assis : Fromanger au Centre Pompidou

— Par Dominique Daeschler —

gerard_fromangerUne rétrospective orchestrée avec maestria au Centre Pompidou : l’accrochage est ramassé, les commentaires limités. L’exposition donne plus d’importance aux vibrations de l’artiste avec l’air du temps qu’à une chronologie. La définition donnée par Michel Foucault de la peinture de Fromanger « comme fronde à image » est un guide précieux.

Appartenant à « la figuration narrative »avec Monory, Aillaud, Cueco, Rancillac, Télémaque pour un temps, il capte le réel en utilisant la photographie et l’épiscope qui permet de reproduire les images sur les toiles et de les détourer au crayon. Triomphe du talent graphique et des aplats.

Critique du pop américain, Fromanger affirme un militantisme politique et social qui aborde les foules, mai 68. L’album rouge composé de vingt et une affiches sérigraphiées est à la fois d’une brûlante actualité et une critique violente d’une absence de « tout monde ». Les « souffles » sortes d’immenses phares couleur sang, plantés ça et là dans l’exposition, comme naguère dans les grandes avenues de Paris, conjuguent contestation et humour, ce qui n’avait pas échappé aux forces de l’ordre.

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EROICA, un roman sur l’alchimie entre Basquiat et New York

— Par Dominique Daeschler —

eroica_ducrozetTroisième ouvrage publié chez Grasset du jeune auteur Pierre Ducrozet, Eroica nous entraîne dans le New York des squats, dans Harlem et le South Bronx. Un New York respiré, sniffé à en perdre la vie par Basquiat, entre ciel et trottoir.

« Le garçon est sorti de l’imagination du garçon. C’est sa plus belle création. Mais gaffe garçon. Ca glisse aussi dans la fiction ».

Le ton est donné, le pari posé. Pierre Ducrozet possède l’écriture pressée des jeunes gens d’aujourd’hui : on s’y émerveille de faire une phrase avec sujet-verbe-complément ! Cependant cette écriture à l’américaine, cinématographique en diable(les champs, contre-champs y remplaçant toute analyse psychologique), est héritière, dans ses qualités descriptives, d’un Dos Passos, ce qui n’est pas un mince compliment. Ecrit le plus souvent à la première personne (c’est Basquiat qui parle), comme un scénario, avec beaucoup de dialogues, l’auteur nous entraîne dans l’intimité de Basquiat, nous donnant l’impression de le suivre à la trace.

A New York, après les tags signés SAMO « comme de grands sacs de réel emballés », Basquiat devient Jay et célèbre en un an (81-82).

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Le lien entre le virus Zika et la microcéphalie établi avec certitude

— Par Yohan Blavignat & AFP —

microcephaliteUne étude publiée mercredi dans une revue scientifique, menée par le Dr Tom Freiden, a montré avec certitude que le Zika peut entraîner des cas de malformation du fœtus chez les femmes enceintes. Une avancée majeure, mais toujours insuffisante pour enrayer l’épidémie.

La science vient de gagner une bataille face au virus Zika, mais la guerre est encore loin d’être finie. Pour la première fois, les chercheurs ont établi avec certitude que le Zika peut provoquer la microcéphalie du fœtus, une malformation chez les fœtus des femmes enceintes infectées, selon une étude publiée mercredi dans le New England Journal of Medecine. Si les autorités sanitaires avaient une forte présomption sur ce lien depuis des mois, ils en ont désormais la certitude. Malgré cette victoire, de nombreuses zones d’ombre restent encore à élucider. «C’est désormais clair, les CDC ont conclu que le Zika provoque bien la microcéphalie et d’autres défauts sévères du cerveau chez le fœtus», a ainsi déclaré le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies.

Concrètement, la microcéphalie se caractérise par un développement insuffisant du crâne et du cerveau chez le nouveau-né.

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Capitalisme papers

— Par Robert Saé —

papers_panamaPuisque les médias du monde entier font leurs choux gras du Panama Papers, profitons-en pour évoquer quelques réalités.

1/ Des révélations instrumentalisées

11,5 millions de documents analysés ! Un très faible pourcentage de noms livré au public parce que, nous dit-on, certaines données personnelles doivent être protégées. Les révélations ne concernent que 1 % de ceux qui sont impliqués dans l’évasion fiscale. Ni les entreprises, ni les ultra-riches États-uniens ne sont pointés du doigt. Une analyse à froid permettra de constater que les informations mises en avant sont celles qui permettent de déstabiliser les adversaires des impérialistes occidentaux. Les présidents Poutine et Assad ne sont pas cités dans les documents mais ils sont, particulièrement, sous le feu des projecteurs, « leurs proches » et des membres de « leur clan » étant concernés. Par contre, les noms du roi d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Nayef Al Saoud, et du Président Ukrainien, Pero Porochenko figurent, eux, sur la fameuse liste mais les commentaires à leur sujet sont rares : ce sont des bras armés de l’occident ! Quant au président Argentin Mauricio Macri, ayant été missionné pour ramener son pays sous la coupe des fonds vautour, il faut le laisser travailler en paix !

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« 2028 L’affaire Jean-Mohamed Galmot », un roman d’André Paradis

paradis_2028_affaire_galmotQui est ce Jean-Mohamed Galmot qui débarque en Guyane quelques jours avant le centième anniversaire des événements de 1928 ? Serait-il la réincarnation de Jean Galmot ? Étrange, oui, vraiment, ce qui arrive à Jean-Mohamed en cette année terrible de 2028 où il devra tout simplement sauver le monde… Mais est-ce encore possible ? Et d’ailleurs, de quel monde s’agit-il ?
André Paradis a écrit ici le roman que personne n’attendait.
Une nouvelle vérité (et définitive !) sur l’Eldorado ?

MOTS DE LECTEUR :

« Si l’on ne se trouve pas proprement dans un roman de science-fiction à la Aldous Huxley ni semi-prophétique à la George Orwell, l’on est quand même plongé dans une intrigue à la fois étonnante et inquiétante d’une Guyane et plus largement de l’Amazonie et du monde de 2028, dévorés par la société dite de consommation et les organisations mafieuses. Une façon pour l’auteur de proposer ‘‘un monde possible’’ si les bons choix ne sont pas faits par la population guyanaise et les représentants qui, ici, ne sont qu’illusion de pouvoir. Non sans un humour rafraîchissant et une ironie piquante, l’auteur nous livre dans ce roman les charmes d’une nature et la beauté d’un environnement confrontés à la course au profit néfaste des êtres humains… »

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Extraits croustillants (la larme à l’oeil ou l’eau à la bouche, au choix)

Quand même, il me fallut pas mal de temps pour oser l’ouvrir, ce livre.

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