Jour : 10 avril 2016

« Du domaine des murmures », ou de l’art de persévérer…

— Par Roland Sabra —

du_domaine_des_murmures-4Prenez le même texte, le même metteur en scène, la même scénographie, changez la comédienne et vous obtenez deux représentations, que dit-on ? Deux pièces de théâtre différentes. Le metteur-en-scène José Pliya et la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel en ont fait la démonstration vendredi 09 avril 2016 au Tropiques-Atrium en nous proposant « Du domaine des murmures »  une adaptation du roman de Carole Martinez publié aux éditions Gallimard et ayant obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011.

Il y avait pourtant beaucoup à redouter de la transposition sur le dispositif très frontal propre à la salle Frantz Fanon d’une pièce jusqu’alors jouée dans des espaces intimistes, comme le caveau du Théâtre de poche de Montparnasse ou la petite salle du Théâtre des Halles d’Avignon. On se souviendra des critiques nuancées, ou réservées  exprimées dans Madinin’Art. D’autres venues de quelques sommités théâtrales dont on taira les noms et exprimées de vive voix allaient dans le même sens. Elles portaient sur l’usage jugé «  incongru », « anachronique » d’un micro de pied pour amplifier la voix de la comédienne.

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« Des vanités… des vanités » : de la poésie et de la science

A Tropiques Atrium du 31 mars au 30 avril 2016

vanite_j-p_breleur-1— Par Christian Antourel —

L’artiste interpelle la problématique du corps qu’il convient de mettre en relation avec des questions liées au temps qui passe, à la vie et à la mort.

Avec « Des vanités…des vanités » il est question de digital painting, sur support plexiglas, ce mouvement de l’art qui consiste à utiliser des outils numériques au moyen d’un programme informatique en remplacement des outils traditionnels de l’art pictural, est une pratique émergente que Jean-Philippe Breleur maitrise à la perfection. Quant aux vanités, elles même, c’est un genre singulier de la nature morte évoquant l’éphémère du vivant. Ici l’œuvre d’art nous rappellent par son expression que nous sommes mortels, donc vains, c’est-à-dire ce qui est vide, creux, inutile et illusoire. Une vanité désigne par conséquent tout ce qui est frivole et insignifiant. L’intention de l’artiste est de donner une « forme au vide » chercher à faire la part des choses donner à voir l’absence dans la présence d’une matière plastique. Dire finalement le triomphe de la mort sur la vie, certainement.

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« L’archipel des nomades », un roman de Louison Cazal

louison_cazal-archipelL’origine de la lignée de Jean-Paul Irta le condamne bien avant sa naissance.
À Fort-de-France, où elle vivait pauvrement, Rosemaine sa tante, séduite par la promesse du BUMIDOM, avait besoin, comme vous et des milliers d’autres Antillo-Guyanais, de rêves. Un jour, elle partit s’installer  dans une ville provinciale où avec son ami, ils résidaient modestement dans un des nombreux immeubles taillés les uns aux pieds des autres comme d’immenses pans de roches.
La possibilité d’obtenir un logement décent lui parvint rapidement grâce à un contrat sur le foetus que portait sa soeur Théodora. Par ce truchement, Rosemaine réussit à programmer un rapprochement familial et retourna récupérer Jean-Paul à peine sortie des entrailles de sa mère pour le ramener en France hexagonale.
Dans un univers de tentations et d’engrenages néf as tes, Jean-Paul lui, en grandissant, tentera d’éviter la spirale infernale : problèmes d’argent et avec la justice, secrets autour de sa propre identité mais aussi et par dessus tout de ne plus être la cible
des opportunistes du système défaillant…
MOTS DE LECTEUR :
« On ne saurait faire plus actuel que ce roman et son intrigue des années 70 : des individus ayant traversés la mer, à qui l’État français et organismes locaux ont promis des conditions de vie meilleures mais qui se retrouvent parqués dans des immeubles-cages à po ules, inadaptés e t insalubres, où règne l’insécurité et persistent des lendemains plus qu’incertains.

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Luz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen

luz_o_vs_freres_humainsLuz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen, qui traite de l’antisémitisme, presque un an après Catharsis, album dans lequel l’ancien dessinateur de presse racontait la tuerie de Charlie Hebdo. Dans les deux cas, c’est toujours la haine qui est à l’origine de tout.

Après 25 ans de carrière le dessinateur Luz ne travaille plus aujourd’hui pour la presse, hormis pour Groland. Le 7 janvier 2015, il arrive en ­retard à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Il rapportait son témoignage dans un album exutoire, Catharsis (mai 2015), où il exorcisait son traumatisme en s’ouvrant par le dessin à l’expression de ses émotions intérieures. Il adapte aujourd’hui Ô vous frères ­humains, d’Albert Cohen, un livre à part dans l’œuvre du romancier. En noir et blanc, cette ­partition graphique, presque muette, ­explore à la limite du fantastique cette première confrontation d’un enfant avec l’antisémitisme dans une rue de Marseille, le jour de ses dix ans.

Dans Catharsis, en vous mettant en scène, vous parliez de votre désir d’adapter Shining, de Stephen King. Pourquoi finalement avoir choisi ce livre d’Albert Cohen ?

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2015: année record pour la peine capitale

corde_a_pendreLes exécutions de condamnés à mort ont bondi de 54% en 2015, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, selon les données recueillies par Amnesty International. 25 pays ont pratiqué des exécutions.

C’est un triste record. Selon le dernier rapport annuel de l’organisation Amnesty International sur la peine de mort dans le monde, rendu public aujourd’hui, le nombre d’exécutions recensées en 2015 est le plus élevé depuis vingt-cinq ans. Au moins 1 634 personnes ont été tuées en 2015, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à l’année précédente. Des chiffres qui ne tiennent pas compte de la Chine, pays qui ne donne pas accès à ses statistiques et qui est considéré comme l’État qui exécute le plus dans le monde.

Trois États sont responsables de près de 90 % de ces morts. « L’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l’issue bien souvent de procès d’une iniquité flagrante. Ce massacre doit cesser », a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. L’Iran a exécuté au moins 977 condamnés en 2015, contre au moins 743 en 2014.

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