Jour : 7 février 2016

14 février 1974

— Poème de Patrick Mathélié-Guinlet —

14 FÉVRIER 1974

Sur le plateau Chalvet
tous ensemble ils marchaient,
leur commune misère
d’étendard leur servant,
de cinq malheureux francs
désirant seulement
augmenter leur salaire
trop maigre au demeurant
afin que leurs enfants
ne meurent pas de faim
pour aller à l’école.
Ouvriers agricoles,
des coupeurs de banane
tous unis dans la grève,
par désespoir poussés
à cette extrémité.
Pour tous ces prolétaires,
le travail inhumain,
la dure exploitation
par les riches patrons
lors avaient remplacé
l’esclavage aboli
des grandes plantations
de l’île, soi-disant
depuis si tant d’années…
Leurs revendications
pour plus de dignité,
pour justes qu’elles sont,
sont ignorées pourtant
par tous ces békés qui
n’ont pour eux que mépris.

Et en ce jour maudit,
quatorze février,
les gendarmes appelés
par les propriétaires,
font feu à bout portant
sur la foule en colère
des damnés de la terre,
faisant couler le sang…
Lors Ilmany « Renor »,
père de nombreux enfants
s’écroule raide mort !
Quatre autres sont blessés
et le reste est gazé
par les hélicoptères.
C’était le pot de terre
contre le pot de fer :
« qui demande du pain,
récoltera du plomb… »
Puis le surlendemain
avant qu’on ne l’enterre,
sur la plage à côté
fut découvert le corps
profané, mutilé
de Georges Marie-Louise
qui n’avait pas vingt ans,
assassiné aussi
par la maréchaussée
qui resta impunie,
ayant bénéficié
de la complicité
du pouvoir judiciaire.

→   Lire Plus

A Grigny, les Antillais à la recherche de leurs ancêtres esclaves

— Par Marie D’ornellas —

ancetresLes uns remplissent consciencieusement des cases tandis que les autres tendent à leur interlocuteur des actes d’état civil. Et en quelques clics sur un ordinateur, tous ou presque ont découvert grâce à la base de données « Anchoukaj » si un de leurs ancêtres a été esclave aux Antilles.

Ce dimanche après-midi, des ateliers généalogiques ont été organisés à Grigny. Les premiers d’une série qui doit suivre en Essonne à Corbeil, Viry et à nouveau à Grigny. Cette démarche doit aboutir le 23 mai à l’inauguration d’un monument à Grigny avec inscrits dessus 213 noms d’esclaves dont les descendants vivent dans le département.

« C’est un chiffre symbolique qui représente le nombre d’années d’esclavagisme aux Antilles, fait remarquer Emmanuel Gordien, vice-président du Comité Marche du 23 mai 1998, l’une des structures organisatrice de l’événement. Si nous avons moins de 213, on prendra les noms des ancêtres de membres de notre association. Et je ne pense pas que nous en aurons plus car c’est une histoire douloureuse et les gens n’ont pas forcément envie que leur nom apparaissent sur un monument pour les esclaves.

→   Lire Plus

Fillon : « J’invite les parlementaires à dire ‘non’ à la révision constitutionnelle »

reforme_constitutionTRIBUNE – François Fillon, candidat à la primaire de la droite, explique pourquoi les modifications proposées par François Hollande sont « un aveu de faiblesse » plus qu’un « choix sûr et fort pour la République ».

« Contre les terroristes, il faut être implacable et la nation doit être unie. Les élus de l’opposition et moi-même n’avons jamais marchandé notre soutien au gouvernement lorsqu’il fut décidé de frapper l’État islamique en Irak, puis en Syrie. C’est sans réserve que nous avons répondu présents lorsqu’il a fallu prolonger l’état d’urgence. C’est sans état d’âme que nous nous prononçons pour les sanctions les plus lourdes à l’égard des assassins et traîtres à leur patrie.

N’ayant jamais eu la main tremblante face à la menace djihadiste, je me sens qualifié, avec bien d’autres parlementaires, pour dire que la réforme de notre Constitution, décidée par François Hollande, apparaît plus comme un aveu de faiblesse que comme un choix sûr et fort pour la République.
« La solidité de la République se juge à sa capacité à se poser les varies questions »

Je ne méconnais pas le pouvoir des symboles, mais le débat a tourné au ridicule.

→   Lire Plus

Occupez-vous donc de vos ognons !

— Par Nicole Cage —

ortografe-1

Chères, chers colonisé (e)s,

An nèg, sé an sièk, mi !

J’essaie de comprendre ce qui s’agite ainsi en vous, la cause réelle et profonde de votre émoi parce qu’une ministre a entrepris de formaliser une réforme de l’orthographe de la langue française qui couvait sous le boisseau depuis des lustres. Parce qu’un gouvernement français décide de réformer SA langue ! Men lang moun-an sé ta’y, i ka fè sa i lé épi’y ! Fout zot brav !
Evidemment, personne n’avait osé, surtout pas la droite ! Il a fallu attendre Hollande-courage pour qu’elle sorte des tiroirs et soit remise au goût du jour (même si elle avait été expérimentée dans certaines académies).

Mais… que vous arrive-t-il chers colonisés ?
Pourquoi tant d’émoi et d’hystérie ? Qu’est-ce qui motive donc votre courroux et votre agitation !
Vous voilà prêts à entrer en résistance, à partir à l’assaut des pourfendeurs de « notre » langue ! Vous fûtes Charlie ! Vous voilà maintenant oignon et circonflexe ! Etes-vous donc à ce point plus français que les Français eux-mêmes ?

→   Lire Plus