Jour : 12 novembre 2015

« Crime et Châtiment » et quelques considérations sur le spectateur de théâtre

— Par Selim Lander —

crime et châtimentAdapter Crime et Châtiment de Dostoïevski au théâtre : pas facile. Virgil Tanase, cet écrivain d’origine roumaine que l’on connaît par ailleurs pour ses romans, l’a fait et bien fait. Son adaptation qu’il a lui-même mise en scène enchaîne les principales scènes du livre sans aucun temps mort, les protagonistes de la scène suivante étant déjà présents sur le plateau lorsqu’une scène s’achève. Les costumes ont leur importance, s’agissant d’un texte de la fin du XIXème siècle. V. Tanase a demandé à sa costumière habituelle – il n’en est pas en effet à sa première expérience théâtrale – Doïna Levintza, roumaine comme lui, des « costumes d’époque simplifiés », comme cela est de plus en plus fréquent. Idem pour le décor. Le théâtre est fait de conventions et l’expérience prouve que celles-là sont facilement acceptées par le spectateur. Il serait d’ailleurs intéressant d’expliquer précisément pourquoi car cela touche à la nature même du théâtre, ce en quoi il se distingue essentiellement du cinéma (on n’imaginerait pas en effet un « film d’époque » avec des costumes et un décor approximatifs).

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Prix Interallié 2015 : « La Septième Fonction du langage » de Laurent Binet

— Par Thierry Clermont —

laurent_binetLe romancier a été récompensé pour son polar sémiologique, La Septième Fonction du langage.

Laurent Binet est le lauréat du prix interallié 2015 pour son second roman, La Septième Fonction du langage, publié chez Grasset. Il succède au palmarès à Mathias Menegoz (Karpathia). Dans son roman aux allures de thriller loufoque, et qui file sur les chapeaux de roue, Laurent Binet nous conte avec humour, dérision, érudition et pédagogie l’histoire de la sémiologie et de ses satellites à travers ses grandes icônes des années 1970: Roland Barthes au premier chef, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Louis Althusser…

Bref, les ténors de ce qu’on appelle la «French Theory». Au passage, le romancier se paye la tête de quelques autres personnalités telles que Philippe Sollers ou Bernard-Henri Lévy. Dès les premières pages, il embarque le lecteur dans les méandres intellectuels et littéraires de la vie parisienne, à travers les tribulations rocambolesques d’un inspecteur et d’un jeune thésard, de Paris à New York, en passant par Bologne, Venise et Naples.

On y croise également de mystérieux espions bulgares, des dealers et des gigolos, la faune glauque ou dorée du Palace, alors au faîte de sa gloire, sans oublier Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterrand.

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