Jour : 7 octobre 2015

« Mémoire et oubli » : l’intervention de Stéphan Martens à « Tous créoles »

memoire_&_oubl_-couvIntervention de Stéphan Martens, ancien recteur de l’académie de la Guadeloupe, à l’occasion de la présentation de son livre Mémoire et oubli (Presses Universitaires du Septentrion, 2015)

À l’invitation de l’association « Tous Créoles ! »,
Fort-de-France, le 3 octobre 2015

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

Merci pour votre invitation et votre accueil à l’occasion de la sortie de l’ouvrage Mémoire et oubli, Controverses de la Rome Antique à nos jours, que j’ai codirigé avec Michel De Waele, professeur d’histoire à l’Université Laval Québec.

En raison de l’histoire, ce sujet est bien sûr particulièrement prégnant dans les Antilles. Aimé Césaire expliquait, à juste titre, qu’un « peuple sans mémoire est un peuple sans avenir », ce que l’historien Georges Bensoussan, responsable des éditions du mémorial de la Shoah, a traduit, à propos de l’histoire de l’esclavage, en déclarant : « Pour tourner la page il faut la lire avant ». Alors, pour permettre aux nouvelles générations de (re)construire un « vivre ensemble », il faut leur donner les moyens de comprendre ce passé.

Je n’aborderai pas aujourd’hui en détail les contributions de l’ouvrage, mais tenterai brièvement de tracer quelques pistes de réflexion avant de laisser place au débat avec vous.

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Ibeyi, soul sisters

— Par Marie Ottavi —
ibeyA 20 ans, ces jumelles françaises, de mère vénézuélienne et de père cubain, livrent Ibeyi un premier album syncrétique et habité. Rencontre à Paris

A l’heure où la fusion d’effets et l’hybridation de genres sont plus qu’à la mode, l’apparition d’Ibeyi a des allures de mirage sonore : une soul à deux voix posée sur un piano, des percussions afro-cubaines, quelques samples de hip-hop, et une électro presque délicate dans la production. Rien qui ne vienne prendre le dessus sur cette sensation de dénuement vocal salvateur. Lisa-Kainde (les cheveux en bataille) et Naomi Diaz (les couettes en chignons), 20 ans à peine, sont jumelles, d’où leur nom de scène (« ibeyi » signifie jumeau en yoruba).

Nées à Paris, elles sont vénézuéliennes par leur mère et cubaines par leur père, le percussionniste Anga Diaz. Disparu en 2006, il a laissé un héritage que le premier album de ses filles révèle en filigrane. Elles chantent en anglais et en yoruba, cette langue majeure sur l’île de Cuba, où les esclaves venus du Nigeria et du Bénin l’implantèrent ainsi que leur religion et leur musique.

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7ème Festival international des Littératures policières

festival_polar— Par Jean-Paul Vormus —

La 7ème édition du festival Toulouse Polars du Sud se tiendra du 9 au 11 octobre 2015. Plus de soixante auteurs se retrouveront au forum de la Renaissance pour cette grande fête du polar. Craig Johson, le maitre du Nature Writing, en sera le parrain. Il sera accompagné de 60 écrivains venant du monde entier et de France, en particulier de Thomas H. Cook, R.J. Ellory, D. Manotti, J. Leroy, K. Giebel et, comme d’habitude, d’un fort contingent d’auteurs hispanophones comme V. Del Arbol, C. Salem, E. Mallo, JC Somoza, D. Quiros… 9 tables rondes et une dizaine de rencontres vous permettront de dialoguer avec eux.

Comme chaque année, la semaine du 6 au 9 octobre sera également l’occasion de rencontrer les auteurs dans de nombreux établissements scolaires, médiathèques, comités d’entreprise et librairies indépendantes de la région Midi-Pyrénées.

Un grand rallye à énigme policière sera organisé dans les rues de Toulouse le samedi 10 octobre et de nombreuses animations vous attendent durant tout le week end.

Nous espérons partager avec vous ces beaux moments de convivialité.

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Chantal Akerman pour mémoires

chantal_akerman— Par Dominique Widemann —

La cinéaste belge s’est éteinte, lundi, à Paris à l’âge de 65 ans. Laissant comme à son habitude notre imaginaire poursuivre.

Le temps a rattrapé la grande cinéaste du temps, des temps plutôt, et des mondes contenus dans chaque fragment de son œuvre. Chantal Akerman est née en Belgique, en 1950, dans une famille arrivée là quelque vingt ans plus tôt. Elle avait consacré son dernier film, No Home Movie, à sa mère, juive polonaise qui avait survécu à Auschwitz. Chantal Akerman réalise à dix-sept ans son premier film court, Saute ma ville, implosion explosive qui d’entrée la situe hors cadres. La géométrie décalée des siens ne cessera de faire acte de cinéma, alliant malice et gravité au gré de son nomadisme. Nous lui devons près de cinquante films, de divers formats, des installations que l’on n’a pas envie de séparer de ses autres travaux tant Chantal Akerman se joue des frontières et déplace les horizons. Elle intègre l’école de cinéma de Bruxelles après plusieurs zéro de conduite, en sort sans plus de bagage que l’expérimentation active de la photo.

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Au Venezuela, la santé publique s’écroule

Le fleuron de la politique sociale d‘Hugo Chavez n’a pas résisté à la crise et à la corruption

sante_venezuela2— Par Marie Delcas —
Sous le soleil de midi, -Emilia Lares, 72 ans, fait la queue depuis quarante minutes, devant la pharmacie de la place d’Altamira, dans l’est résidentiel de Caracas.  » Mes réserves d’insuline s’épuisent « , explique-t-elle, angoissée. Tous ses amis malades sont dans le même état,  » qu’ils souffrent d’hypertension, de problèmes cardiaques ou de cancer « .

Sa voisine âgée de 24 ans s’inquiète, elle, pour sa pilule  » de plus en plus difficile à dénicher « . Les préservatifs ont depuis longtemps disparu des rayons. Selon la Fédération pharmaceutique vénézuélienne, le déficit de médicaments atteint 70 % des besoins du pays. Le secteur santé est au bord du coma.

A l’autre bout de Caracas, dans le quartier populaire de Coche, -Geomar, 19 ans, se remet de son opération. A l’aube, ce samedi-là, il s’est présenté au service des urgences avec deux balles de 9 mm logées dans la cuisse droite.  » L’ambulance qui aurait dû l’emmener vers un hôpital mieux équipé a tardé pendant cinq heures.

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