Jour : 30 juin 2015

Manifeste contre l’indifférence

— Par Monique Manigat et Alain Louis-Gustave —

En septembre 2013, la décision de la cour constitutionnelle de la République dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République dominicaine de parents étrangers, pour la plupart Haïtiens, en remontant jusqu’à 1930, et de les déporter vers leur pays d’origine, a suscité de fortes protestations internationales. Les diverses séances de négociations entre les deux pays, sous des apparences cordiales, portant sur leurs nombreux sujets de contentieux, notamment économiques, n’ont pas empêché la mise en oeuvre de cette décision à partir du 17 juin 2015.
C’est une nouvelle catastrophe humanitaire massive qui commence dans une relative indifférence. C’est un drame effroyable qui s’annonce, en Haïti, pour ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas Haïtiens mais apatrides et qui souvent ne parlent ni créole, ni français.
Curieusement, les protestations semblent aujourd’hui moins fortes, ou moins audibles, qu’il y a deux ans. Le sujet est abordé anecdotiquement par les médias, comme le énième épisode anodin d’une longue série noire à laquelle on s’est lâchement habitué.

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L’appauvrissement des mères après une séparation n’est pas simulé !

— Par un Collectif —

mere_celibSuite à une séparation, les parents qui n’ont pas la garde de leurs enfants s’appauvriraient-ils davantage que les parents gardiens ? C’est ce que montrerait une étude réalisée par Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul, publiée le 18 juin, et dont de nombreux médias ont repris les conclusions sans en interroger la validité. Or, ce constat pour le moins surprenant va à l’encontre de tous les résultats statistiques sur l’évolution des ressources des parents suite à une séparation : sans exception, ils montrent un appauvrissement bien plus fort des parents gardiens (qui sont la plupart du temps les mères). Le contraire serait étonnant pour celles et ceux qui ont en tête les données sur la pauvreté des familles monoparentales, composées à 85 % d’une mère et de ses enfants. En revanche, il réjouit les associations de pères, qui se sentent légitimées dans leur croisade contre une justice qui servirait avant tout l’intérêt des « bonnes femmes ».

Malgré ses atours de scientificité (à grand renfort de chiffres) et son apparence de sérieux (elle provient du Commissariat général à la stratégie et à la prospective – France stratégie -, organisme rattaché au Premier ministre qui fait des recommandations au gouvernement), le constat présenté à partir de cette étude est donc faux.

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