Jour : 29 juin 2015

Alain Borer « Ce qui frappe chez Rimbaud, c’est la continuité des ruptures »

— Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —
rimbaudHéritage L’écrivain Alain Borer (1), qui vient de présider le Printemps des poètes, a consacré trente ans de sa vie à la fouroyance du poète (1854-1891).

Comment expliquer que ce géant poétique foudroyant qui a tout écrit à dix-sept ans avant de jeter l’encrier, soit devenu ­ensuite un trafiquant colonial, autrement dit comment ce jeune homme en sympathie avec la cause des communards se retrouve soudain dans le vertige de la conquête ­coloniale du XIXe siècle ?

Alain Borer En aucun cas, Rimbaud n’a été colonialiste. Parmi les personnages qui débarquent des bateaux de messagerie en 1880, on ne voit que des prêtres, des diplomates, des marchands de canons et des commerçants. Rimbaud n’est rien de tout ça. Il vient chercher du travail. C’est un jeune homme ­ouvert à toutes les perspectives et, parmi celles-ci, il y eut celle de vendre des armes, mais du côté du libérateur de l’État éthiopien, à travers la figure de Ménélik et avec l’accord du gouvernement français. Je dirai que Rimbaud en Abyssinie, c’est la figure de l’idiot au sens grec.

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Festival Django Reinhardt, le swing à fleur de doigt

— Par Fara C. —

festi_django_reinaDans le décor enchanteur de l’île du Berceau, à Samois-sur-Seine, de nombreux passionnés du génial guitariste viennent de partout célébrer en musique sa mémoire.

Fondé en 1968 à Samois-sur-Seine (77), où mourut le légendaire guitariste le16 mai 1953, le Festival Django Reinhardtpropose chaque année un programme pointu dans une ambiance des plus festives. Les guitaristes se sentent évidemment chez eux, mais les autres instrumentistes aussi. En effet, l’autorité de Django ne connaît ni les barrières, ni les frontières. Dans une interview, le fameux guitariste George Benson nous avait confié son admiration pour celui qui est probablement le plus célèbre des manouches au monde.

Il y a des signes qui ne trompent pas. L’Américain James Carter, maestro du saxo, a tant kiffé l’atmosphère musicale et la convivialité qu’il est resté durant tout le festival et a multiplié les jam sessions dans les campings et au village des luthiers. On lui doit le disque en hommage à Django, « Chasin’ the Gypsy » (2000), que James avait enregistré avec sa cousine violoniste Regina Carter. Ce 24 juin, il vient d’offrir son souffle fertile à la création consacrée à Django.

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La Grèce au cœur de l’Europe !

dette_illegitimeAPPEL. Le peuple grec n’a pas un problème avec l’Europe.
Lui et nous avons un problème avec ce pouvoir « européen » qui asservit et détruit l’Europe !

Nous ne croyons pas que le peuple grec soit coupable du doublement de sa dette publique en moins de dix ans [1]. Ni qu’il doive payer cette dette artificiellement gonflée du saccage de ses droits sociaux, du naufrage de sa démocratie.

Depuis des années les pouvoirs nationaux et supranationaux qui contrôlent l’Union Européenne lui infligent une austérité assortie de « réformes structurelles » qui ruinent son économie et l’enfoncent dans une misère croissante.

Premiers signataires

Antoine Artous, Etienne Balibar, Sophie Bessis, Jacques Bidet, Luc Boltanski, Gilles Bounoure, Marie-Pierre Bourcier, Claude Calame, Patrick Chamoiseau, Patrice Cohen Seat, Jean-Numa Ducange, Jean-Louis Fabiani, Michel Husson, Michael Löwy, Marie-José Malis, Jean-Louis Martinelli, Gus Massiah, Jean-Claude Petit, Philippe Pignarre, Michèle Riot-Sarcey, Pierre Salama, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Francis Sitel, Bernard Stiegler, Hervé Télémaque, Jacques Testart, Eleni Varikas, Pierre Zarka…
Aujourd’hui le peuple grec dans un sursaut de dignité et de lucidité a donné une majorité électorale à une gauche radicale étrangère aux corruptions et aux compromissions d’hier, qui a formé un gouvernement dont le mandat est de repousser les diktats de la « Troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) et d’appliquer une politique de rupture avec cette austérité criminelle.

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Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques

— Par Collectif pour un audit citoyen de la dette publique —
grece_ueMalgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer.

(voir aussi la vidéo : Trois idées reçues sur la crise grecque)

Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?

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