Jour : 2 juin 2015

Costa-Gavras en visite à Cuba : Il y a des principes que je ne veux pas changer

costa-gravras_cubaPour la presse qui offre régulièrement une couverture au Festival du Cinéma Français, la rencontre avec la délégation de cinéastes français présente à La Havane avait un attrait particulier cette année : parmi ses membres se trouvait Costa-Gavras, une légende de la cinématographie contemporaine.

Dès qu’il est entré dans la salle il a été entouré par certains de ses collègues de la Cinémathèque de Cuba et par des journalistes afin de soutenir, même de manière collective, un dialogue avec l’admiré metteur en scène de Z, d’État de siège ou de Music Box, parmi de nombreux autres films dans lesquels il montre avec une maestria artistique ses préoccupations sociales et politiques.

Grâce à Nouredine Essadi, fondateur du Festival avec Christophe Barratier, nous avons obtenu un bref échange avant le début de la conférence de presse avec ceux qui sont venus à La Havane pour présenter leurs films.

Dans un espagnol précaire, non dénuée de sens de l’humour, Costa-Gavras a commencé le dialogue, entouré de microphones :

~Pour moi c’est toujours un plaisir et une fierté d’être à Cuba où je suis venu quatre ou cinq fois.

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Quinze jours de prison ferme pour des orgasmes trop bruyants

orgasmeLes voisins n’en pouvaient plus. «On pouvait l’entendre faire l’amour depuis le milieu de la rue. C’était ridicule», a témoigné James Howkins, 33 ans, habitant de l’immeuble d’en face. «On pouvait entendre toute une série de bruits bizarres pendant l’acte sexuel. Elle n’avait pas l’air d’avoir honte. Elle gémissait constamment comme dans cette scène du film Quand Harry rencontre Sally durant laquelle Meg Ryan simule un orgasme», a rapporté une autre résidente, qui préfère conserver l’anonymat, de ce quartier de Birmingham.
La justice britannique ne plaisante pas avec la tranquillité. Un tribunal de la ville du nord de l’Angleterre a condamné lundi Gemma Wale à quinze jours de prison ferme pour ses orgasmes si sonores qu’ils troublaient la tranquillité du quartier, rapporte le Times.
«Ça a duré dix minutes»
Cette mère de deux enfants de 23 ans avait reçu plusieurs injonctions à être moins bruyante, non seulement dans ses relations intimes avec son partenaire, mais aussi dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Musique trop forte, portes claquées, cris, jurons lors de disputes avec son petit ami lui avaient été interdits.

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Scène de racisme à l’envers – Décryptage (1)

photo_campusUn « blanc-métro » victime d’une agression raciste en Martinique. Certains trouveront peut-être des excuses : qu’il « l’avait bien cherché » (voir plus loin le récit de l’action) ou que, en tout état de cause, ce qui lui est arrivé n’est rien à côté de tous les actes racistes dons sont victimes les Antillais en France. Le premier argument (« il l’avait bien cherché ») revient à entériner la force sur le droit. Le second est plus pernicieux car si les Antillais revendiquaient le droit de se montrer racistes chez eux, ils n’auraient plus d’argument véritable à opposer à ceux qui se montreraient raciste à leur encontre ailleurs. Mais examinons le cas d’espèce.

À l’entrée du campus de Schoelcher, Université des Antilles, le 26 mai 2015, vers 15h.

Le contexte : ce jour-là prenait fin la sanction pesant sur deux professeurs de sciences économiques de l’université. Ces deux professeurs étaient donc légalement autorisés, pour la première fois ce jour-là après douze mois de « suspension administrative », à réintégrer leur poste, et donc, concrètement, à pénétrer à nouveau sur le campus, à retrouver leur bureau et à reprendre leurs fonctions d’enseignants-chercheurs.

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« Abstraction » – Quand le hip-hop rejoint la danse contemporaine

— Par Selim Lander —

Abstraction (affiche)Scotché, nous étions ! Mais que se passe-t-il donc en Martinique ? Pourquoi la grande salle de l’Atrium ne débordait-elle pas ce 30 mai 2015 ? Un samedi soir qui plus est – au jour et à l’heure où, traditionnellement, on « sort » ! –, alors que le programme était propre à réunir aussi bien les plus jeunes (le hip-hop) que les plus âgés (le bélé programmé en deuxième partie). Et pourquoi, surtout, la première partie n’a-t-elle pas suscité davantage d’enthousiasme de la part des spectateurs présents, alors qu’il s’agissait d’une représentation de classe internationale ? Certes, il y eut des applaudissements, et même nourris, mais ils se sont interrompus bien plus vite qu’ils n’auraient dû.

Scotché, nous étions: par Abstraction, la pièce de hip-hop. On se fait trop facilement des idées sur une pratique considérée souvent davantage comme un sport que comme un art. Tout le monde a vu, une fois ou l’autre, des adeptes de cette forme d’expression s’exhiber sur un coin de trottoir. On admire éventuellement la prouesse physique et, le plus souvent, on ne va pas chercher plus loin.

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Conférence sur la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlordécone.

Le 02/06/2015 de 18h 30 à 21h à la Mutualité à Fort-de-France

chlordeconeLa conférence de l’association touristique sportive et culturelle des administrations financières sur les aspects juridiques et la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlorordécone aux Antilles se tient ce mardi à la Mutualité à Fort-de-France, de 18h30 à 21 heures. Tél : 0696.29.14.17.

L’Association touristique sportive et culturelle des administrations financières (l’ATSCAF) organise une conférence sur la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlordécone.

Chlordécone aux Antilles, le scandale oublié

Pendant plus de vingt ans, les bananeraies des Antilles françaises ont été cultivées sous chlordécone, un insecticide particulièrement toxique. Alors qu’une action en justice a été engagée, le rapport d’experts versé à l’instruction et que publie Reporterre confirme que les autorités françaises n’ont pu ignorer la dangerosité de ce produit. Mais elles ont laissé faire…

Pour comprendre la gravité du problème, il faut reprendre toute l’histoire, magistralement décrite en 2010 par Pierre-Benoît Joly, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).

Au début des années 1970, la Commission des toxiques refuse à deux reprises l’homologation de la molécule : elle fait partie de la famille des organochlorés, toxiques, on a vérifié qu’elle s’accumule dans les tissus animaux ainsi que dans l’environnement, où elle est extrêmement persistante.

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Violence et délinquance des jeunes en Martinique

— Par George Huygues des Étages, psychologue et auteure d’ouvrages éducatifs —
a_lecoute_de_la_martiniqueCi-après, quelques extraits de mon livre « A l’écoute de la Martinique » qui, sans vouloir ni cautionner ni exonérer, peuvent apporter des pistes d’explications aux comportements délictueux de certains jeunes adultes à l’encontre des gendarmes, de la police et même des pompiers, corps de métiers à leurs yeux disqualifiés (« bavures policières », »justice considérée comme injuste ») qui représentent confusément pour eux un Etat, des lois, un ordre, un système (responsables de l’esclavage, du colonialisme, de la gestion néo-coloniale, des « magouilles », du « deux poids deux mesures » et du « filon »-copinage selon eux institutionnalisés, de la « crise »et de leur précarité) qu’ils récusent et contre lesquels ils se rebellent de façon certes maladroite car n’ont à leur disposition ni éducation, ni instruction, ni formation politique, ni projet collectif mobilisateur leur laissant entrevoir une amélioration de leur situation.
« La genèse de la violence des jeunes se trouve peut-être dans cette lucidité nouvelle (et douloureuse dans son impuissance à influer sur la réalité) de cette génération, largement informée par les media des « affaires », des abus et exactions commis par certains adultes détenteurs du pouvoir, de l’autorité, de la notoriété.

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La Trilogie romanesque. 
Les Cancrelats. Les Méduses. 
Les Phalènes, de Tchicaya U Tam’si

tchicaya_u_tamsi_trilogieUne somme romanesque à l’échelle d’un continent

La Trilogie romanesque. 
Les Cancrelats. Les Méduses. 
Les Phalènes, de Tchicaya U Tam’si, Œuvres complètes, II. Éditions Gallimard, « Continents noirs », 957 pages, 20 euros. romans Dans la Trilogie romanesque de Tchicaya U Tam’si, le réalisme magique africain, entre autres modes de récit, est mis en œuvre.

Le second tome des œuvres complètes de Tchicaya U Tam’si, la Trilogie romanesque – les Cancrelats, 1980 ; les Méduses, 1982 ; les Phalènes, 1984 – paraît donc ces jours-ci dans la collection « Continents noirs » (Gallimard). Henri Lopes en assure la préface. Après avoir abandonné la poésie et s’être consacré au théâtre, Tchicaya U Tam’si finit par suivre le conseil de René Depestre, son voisin de bureau à l’Unesco, qui lui disait : « Trêve de tchicayeries. Tu as du talent à revendre, mets-toi au roman. Fais de ton pessimisme du soir la santé des matins du romancier U Tam’si. (…) Parle-nous du Congo, nom de Dieu ! » Dans cette trilogie, Tchicaya U Tam’si œuvre sur des récits qui refusent de s’ancrer dans l’actualité comme c’est pourtant si souvent le cas dans le roman africain.

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