Jour : 26 mai 2015

Le Resort : une solution durable de protection du littoral

— Par Jean ROGER —
betonnage_littoralJe me promenais sur la plage dimanche dernier du côté de Petit-Havre, Le Gosier (Guadeloupe), et je constatais encore une fois combien le littoral y est fortement impacté par l’homme, comme en beaucoup d’autres endroits de l’archipel, et ce malgré le caractère classé de ce site du Conservatoire du Littoral : de moins en moins d’arbres en bord de plage, de véritables maisons construites çà et là par les « campeurs », des foyers à même le sable, des herbiers piétinés, des monticules de tests d’oursins blancs, des os de tortues çà et là, et du plastique, beaucoup de plastique.
Ayant eu l’occasion de voyager un peu partout dans le monde, il m’est alors venu une idée formidable : pourquoi ne construisons-nous pas des Resorts (complexes hôteliers) immenses dans toutes ces baies ? Cette question semble déraisonnée pour le protecteur de l’environnement que je suis, mais pourtant…
Outre le côté « bétonisé » de ce genre d’infrastructure, elle offre des avantages sans commune mesure.
En effet, la construction d’un Resort entraîne évidemment la privatisation quasi-intégrale des baies, les protégeant du camping sauvage et de (-presque-) toute forme de délinquance telle que les regroupements de musiciens drogués, la contrebande et bien sur, le braconnage.

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« Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie »

29 mai 2015 19h à La Maison Rouge

lumina_sophie-2La Maison Rouge : Maison des Arts vous présente  « Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie », solo chorégraphique interprétée par Christiane Emmanuel. Ce solo a été dansé dans le bagne de Saint-Laurent du Maroni en Guyane lors du festival les Tréteaux 2013 organisé par Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci. A cette occasion, nous recevrons l’historienne, Marie-Hélène LEOTIN qui nous fera l’honneur de présenter Lumina Sophie, héroïne de notre histoire.
«Lumina Sophie dite « Surprise » est sans conteste l’une des figures emblématiques de la résistance et de la révolution sociale martiniquaise.  Issue d’un milieu modeste elle grandira dans un contexte d’abolition post esclavagiste mais surtout dans un courant socio politique très vif. Cette jeune femme courageuse et solidaire sera acteur d’évènements majeurs de notre île.»

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Palme d’Or : Un tigre dans la jungle des banlieues

— Par Dominique Widemann —

dheepanProtéger les siens : la guerre entre gangs fera renaitre chez Dheepan fureur et ferveur de combattant.
Photo : Why Productions
« Dheepan », de Jacques Audiard. France, 1 h 50. Le nouveau film de Jacques Audiard s’enracine au Sri Lanka et met en scène des Tamouls dans le chaos d’une cité française. Une sorte d’épopée qui laisse sur sa fin.

Existerait-il en Europe un eldorado pour les migrants ? Une île au trésor, un paradis de paix que l’on atteindrait à partir du Havre ? Le film de Jacques Audiard installe son prologue en territoire de guerre. Au Sri Lanka, les Tamouls viennent d’être défaits par les forces gouvernementales. Dheepan (Jesuthasan Antonythasan) est l’un de ces combattants tamouls, un tigre. Entouré des rares rescapés de sa section, il ajoute son uniforme à la dernière jonchée d’un bûcher funéraire.
Traqué par la police, 
trimballé de foyer en foyer

Au camp de réfugiés d’où s’entament les exils, on privilégie les familles. Yalini (Kalieaswari Srinivasan), une femme seule, emprunte une fillette qui a perdu les siens. Au rythme de l’urgence, dans la frénésie du passage, Dheepan, Yalini et la petite Illayaal (Claudine Vinasithamby) se transformeront à vue en famille de crise prête à larguer les amarres.

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Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale

juifs_algeriens_ds_lutte_anticolonialeOuvrage paru aux Presses universitaires de Rennes en mai 2015.

Présentation : « Pour nous qui venions à peine d’avoir l’âge de raison en ces jours d’humiliation, ces années de jeunesse ont à jamais marqué notre vie et c’est pourquoi nous sommes fiers de l’injure qu’on nous lançait comme un opprobre : Oui, nous sommes des juifs indigènes algériens… Et après ? Vous n’aurez pas notre cœur contre un certificat de nationalité dont vous vous servez comme d’un couperet de guillotine. »

Diffusées clandestinement durant la guerre d’indépendance, ces lignes ont été écrites en 1957 par des juifs algériens qui, nés citoyens français vers 1930, déchus de la citoyenneté française durant trois années et exclus de l’école sous Vichy, sont devenus des militants communistes algériens après la Seconde Guerre mondiale avant de rejoindre le FLN en 1956.

Lire aussi : Mireille Saïd, Casbah clandestine et haïk de combat.

De l’entre-deux-guerres à l’indépendance de l’Algérie, une petite minorité de juifs issus de familles autochtones ont suivi des trajectoires comparables, les déplaçant en quelques années des projets sociaux ordinaires de leurs parents – faire de leurs enfants de bons Français plus ou moins juifs – vers le projet politique inouï de s’affirmer Algériens.

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