Jour : 16 mai 2015

Ces deux blancs qui célèbrent l’Or noir!

—Par Roland Sabra —

or_noir-2C’est d’une rencontre avec Edouard Glissant qu’est né « L’Or noir ». Arthur H. était venu lui lire du Césaire ! Peu de temps après sur la scène de l’Odéon il lit des vertiges de l’Anthologie poétique du Tout-monde et la nécessité d’un spectacle consacré aux écrivains et poètes créoles s’impose dans toute son évidence. Il y ajoute des extraits de « L’ivrogne dans la brousse » du nigérian Amos Tutuola, roman publié en 1952 et traduit en français par Raymond Queneau l’année suivante. La part du lion du lion de la soirée est consacrée au maître tutélaire Aimé Césaire. L’entame se fait avec Corps perdu, de « Cadastre » mais viennent aussi des extraits du Cahier et d’autres des « Armes miraculeuses ». Édouard Glissant est lu à deux endroits. Une première fois après Césaire avec un passage de  La Cohée du Lamentin  et une seconde fois de nouveau après Césaire avec Marie-Galante mais comme point de clôture du spectacle. Encadrés par ces deux piliers on entend des textes de Dany Laferrière, René Depestre, Gilbert Gratiant, James Noël.

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Arthur, le nègre

« L’Or noir » à Fonds Saint-Jacques le 16/05/2015 à 20h

or_noir— Par Nadine Eghels —

Enfant, j’ai entendu quelqu’un dire que les nègres étaient des gens qui vivaient le long du fleuve Niger, et cela m’avait tant touché que souvent, la nuit, je filais là-bas. Il n’était pas question de race, ni de couleur, mais d’un lieu où l’on pouvait se rendre, en suivant le fil rouge de la nuit. Je dis cela parce qu’après t’avoir entendu, Arthur, je suis retourné là-bas où je t’ai retrouvé.
Le chemin, pour y aller, n’est pas fait de terre mais de chants, un long ruban de chants, rugueux, longtemps macérés dans l’eau de vie et le sang gâté. J’y ai retrouvé des gens venant de partout, et de tous les temps.
Ils y étaient par choix. Édouard Glissant, les pieds dans l’eau, conversant, avec Aimé Césaire. James Noël pêchant des écrevisses, juste à la courbe du fleuve, et ce nègre courant, dans la brousse avec un molosse à ses trousses ne peut être que Chamoiseau, et tant d’autres, même Queneau, et Vian, et cette voix qui nous vient du fond de la bananeraie, langoureuse et élégante, comme un hamac l’aurait fait s’il savait chanter, parfois grave et sèche comme une lampée de rhum, pour s’éteindre doucement afin de faire corps avec la nuit : c’est celle d’un jeune homme du nom d’Arthur H.

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17 mai 2015 : Journée internationale de lutte contre l’homophobie : témoignages

Insultes, agressions, harcèlement, discriminations… Ils/Elles racontent l’homophobie au quotidien

stop_homophobie— Propos recueillis par Alexandre Fache —

Alors que le rapport annuel de SOS Homophobie est rendu public ce mardi, montrant une intolérance toujours bien « installée » dans la société, l’Humanité a recueilli des témoignages de victimes. Extraits.
Hélène, 24 ans, assistante administrative aux Pages jaunes

« Au lycée, je n’ai pas eu de soucis avec les autres élèves à part un manque d’information qui conduisait à des situations désagréables. Les autres filles ne voulaient pas être dans le même vestiaire que moi, elle avaient ‘peur’ que je les drague.Après leur avoir expliqué que l’homosexualité ne revenait pas à essayer d’avoir des relations sexuelles avec chaque fille que je croisais, tout s’est beaucoup mieux passé. J’ai répondu aux questions qui m’ont été posées, les jeunes ignorant souvent comment les relations lesbiennes se passent dans la pratique et notamment sur le plan sexuel.

J’ai vécu une agression dans le quartier de Beaubourg en 2008: de nuit,quatre jeunes hommes ont voulu ‘m’apprendre ce qu’est un mec’, mais heureusement je n’étais pas seule et mes amies les ont fait fuir en menaçant d’appeler la police.J’ai

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