Jour : 10 mars 2015

Selma : plus qu’un film, un témoignage essentiel et nécessaire.

La longue marche n’est pas terminée…

— Par Roland Sabra —

selmaA Madiana à partir du 13 mars 2015

Il y a quelques jours, Obama, prononçait un discours sur le célèbre Edmund Pettus Bridge, pour commérer le cinquantenaire des Marches pour les Droits Civiques. Dans le même temps, le film « Selma » de la réalisatrice américaine Ava DuVernay sortait sur les écrans.
Le 07 mars 1965, Martin Luther King donne le départ d’une marche de protestation contre les entraves à l’inscription des Noirs sur les listes électorales dans un des états les plus ségrégationnistes qui soient. La marche part de Selma, un ville moyenne qui compte 15 000 Noirs. Parmi eux 130 seulement ont le droit de vote. La destination des 600 marcheurs est Montgomery la capitale de l’Alabama dirigé par le Gouverneur George Wallace, élu sur un programme qui tient en une phrase : « Ségrégation maintenant, ségrégation demain, ségrégation pour toujours. »
La marche sera stoppée sur le pont Edmund Pettus par des policiers à cheval qui attaqueront les manifestants pacifistes avec des grenades lacrymogènes, des fouets et des matraques⋅ La violence est telle que les chaînes de télévision interromperont leur programme pour retransmettre en direct la répression⋅ 60 personnes seront blessées dans ce que l’histoire retiendra sous le nom de « Bloody Sunday ».

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« Boesman & Léna » de Athol Fugard

Mise en scène Philippe Adrien. Texte français Isabelle Famchon

boesman_&_lenaHomme de théâtre sud-africain, blanc, né en 1932, Athol Fugard se présente comme « un Afrikaner qui écrit en anglais ». Sa description aiguë des conséquences humaines de l’apartheid a fait de lui, dans les années 60, une des figures marquantes de l’opposition politique de son pays. Chassés d’un bidonville par le bulldozer de l’homme blanc, Boesman et Léna, un couple de « bruns » – métis, errent jusqu’à un terrain vague où lui va, une nouvelle fois, construire un abri. L’arrivée d’un vieux Bantou – pour eux, un « nègre », un cafre – bouleverse leur relation. « Des yeux : une autre paire d’yeux ! Savoir qu’il y a quelque chose qui vous voit ! » : elle croit possible le dialogue ; lui ne comprend pas, se montre jaloux, haineux… Qu’est-ce qui est mutilé ? Au-delà du désespoir, c’est la guerre qui fait rage dans le couple. Boesman reproduit sur Léna l’oppression dont il est lui-même l’objet. Tous deux, placés dans une situation invivable, sont à la fois bourreaux et victimes… En somme, une histoire d’amour où chacun représente le destin de l’autre.

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Médecins libéraux : mobilisation et objectifs réactionnaires

— Par Max Dorléans pour le GRS —

medecin-2Précédant de quelques jours leurs collègues de France et leurs principaux syndicats de médecins libéraux – sauf le Syndicat de la Médecine Générale – un certain nombre de médecins de Martinique ont appelé le 26 février 2015 à une « grève administrative » contre le projet de loi de santé du gouvernement, et plus précisément contre l’utilisation de la carte Vitale. Une grève au demeurant plus médiatique qu’effective, mais dont la portée sacrifie directement le patient. Ainsi, en refusant d’utiliser la carte Vitale que le gouvernement entend généraliser, c’est directement le patient qu’ils pénalisent car celui-ci se voit obligé non seulement de débourser le prix de la consultation pour être soigné… mais également d’attendre des semaines pour être remboursé. Non seulement cette forme de « prise d’otage » de la patientèle est scandaleuse, mais de plus elle est profondément réactionnaire car elle prive le patient de la possibilité de ne pas faire l’avance de sa consultation, alors que de plus en plus de personnes renoncent à des soins pour des raisons financières.
Pourtant, la cible des médecins ne devrait donc pas être le patient qui aujourd’hui fait les frais du fonctionnement dégradé de la santé.

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L’UA, encore et toujours dans les limbes

— Par Michel Tondellier —
campus_shoelcherLe 18 février, plusieurs organisations syndicales publiaient en urgence un commu- niqué de presse visant à alerter la communauté universitaire, les élus et la populations sur les risques que faisait courir à la future Université des Antilles le vote de transformation de l’UAG en UA, plus un mois et demi après la création officielle de l’Université de Guyane. L’introduction d’amendements de dernière minute à propos desquels personne n’avait été informé était de nature à susciter nos pires craintes. Les débats du lendemain au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale ont démontré que la vérité dépassait largement ces craintes…
Que s’est-il passé à Paris en janvier-février ? Un travail de veille syndicale mené sur le suivi de cette loi avait permis de « débusquer » une série d’amendements déposés à la faveur de l’article 88 du Règlement de l’Assemblée. Autrement dit, alors que le texte de loi qui avait été validé à l’unanimité par le Sénat puis par la commission des affaires culturelles et éducatives n’attendait plus que le vote des parlementai- res de l’Assemblée nationale pour créer – enfin!

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