Jour : 22 février 2015

A la mémoire d’André Schwartz-Bart, le Blanc qui avait osé écrire sur les Antilles

schwartz-bartDix ans après la mort de l’auteur du « Dernier des Justes », sa femme, Simone, reprend le cycle antillais qu’ils avaient imaginé ensemble et dû abandonner devant les critiques. Elle s’en explique.

C’est le plus beau couple métis de la littérature française. Un demi-siècle d’amour fou. Le mariage, pour l’éternité, du yiddish et du créole. Et le poids, sur leurs épaules accolées, de deux tragédies dont ils ont été les mémorialistes : le génocide des juifs et la traite des Noirs. Chacun a écrit son chef-d’œuvre.

Pour André, ce fut «le Dernier des Justes» (prix Goncourt 1959), qui retrace mille ans d’une lignée de Justes, les Lévy, depuis York, au Moyen Age, jusqu’au camp d’Auschwitz. Et pour Simone, de dix ans sa cadette, «Pluie et vent sur Télumée Miracle» (1972), la longue généalogie de femmes guadeloupéennes, les Lougandor, depuis l’époque de l’esclavage jusqu’aux temps modernes.

Deux livres monstres, deux romans encyclopédiques de la persécution, deux épopées lyriques, deux monuments de papier élevés à la mémoire de ces deux peuples réunifiés. Schwarz-Bart, sang mêlé.
« Abîmé, étrillé, ostracisé »

Le couple, installé en Guadeloupe, devenue la terre promise du Mosellan André, était fusionnel.

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L’été des poissons volants

A Madiana le 24.02.2015 à 19h30 V.O

ete_des_poissons_volantsSynopsis et détails

Manena est une adolescente déterminée et la fille adorée de Pancho. Ce riche Chilien, grand propriétaire foncier, ne consacre ses vacances qu’à une seule obsession : l’invasion de sa lagune artificielle par des carpes. Alors qu’il recourt à des méthodes de plus en plus extrêmes, Manena connaît cet été ses premiers émois et déboires amoureux – et découvre un monde qui existe silencieusement dans l’ombre du sien : celui des travailleurs indiens Mapuche qui revendiquent l’accès aux terres, et s’opposent à son père.

Dans les InRocks : Beau film d’ambiance chilien, où la nature s’immisce dans le conflit larvé entre deux communautés.

Une première œuvre sensible, voire envoûtante, confirmant une nouvelle fois qu’après l’Argentine, la renaissance cinématographique de l’Amérique latine passe par le Chili.

Pour aller vite et résumer, on dira que cette geste lacustre et campagnarde (les vacances d’une famille bourgeoise sur ses terres au bord d’un plan d’eau) tire toute sa force du climat hanté que distille le paysage ; il contamine irrémédiablement les êtres qui vivent en symbiose dans ce coin presque sauvage du sud du Chili.

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