Jour : 4 février 2015

Le street artiste Combo agressé à Paris

comboCela ne leur a pas plu, ce grand gars à la voix douce et à la barbe fournie d’un imam, qui collait sur le mur une affiche en pied de lui-même photographié en djellabah avec, à côté, le mot « coexist » – Un croissant musulman pour le C, une étoile de David pour le X, et une croix chrétienne pour le T. Samedi 30 janvier, porte Dorée à Paris, les quatre jeunes lui ont demandé d’effacer l’inscription. L’homme a refusé, alors ils l’ont roué de coups. Epaule démise, des bleus douloureux et huit jours d’incapacité totale de travail (ITT), mais « rien de cassé » : « Mon petit frère, qui fait de la boxe, m’a appris : j’ai eu les bons gestes quand j’étais à terre. »

Combo a 28 ans. Il n’est pas religieux. Il est « street artiste ». C’est-à-dire qu’il a fait de la rue son moyen d’expression. « Publicitaire repenti – pour Peugeot, MacDo ou Canal+ », il a décidé un jour qu’il devait faire œuvre. Depuis, il parcourt le monde avec ses rouleaux de papiers imprimés et ses bombes de peinture.

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Standard and Poor’s préfère payer une lourde amende et éviter un procès!

standart_and_poorsLa justice américaine s’est penchée sur la lourde responsabilité de l’agence de notation dans la crise des subprimes. Mais Standard and Poor’s accepte de payer une lourde amende pour éviter un procès qui aurait pu être historique. L’agence Standard and Poor’s a accepté de payer une amende de 1,37 milliard de dollars aux autorités américaines pour avoir trompé les investisseurs sur la qualité des crédits immobiliers dits « subprime », à l’origine de la crise financière. S&P, si elle admet sa culpabilité, évite en payant cette amende un long procès qui aurait permis d’étaler au grand jour les pratiques des agences de notation, de dévoiler les conflits d’intérêts dans lesquels elles sont plongées autant leur incompétence.
« Toutes les parties (…) ont estimé qu’il fallait trouver un arrangement pour éviter de longs délais, des incertitudes et éviter les inconvénients attachés à une procédure longue et coûteuse », explique S&P dans un communiqué.
L’Etat fédéral, par le truchement du ministre de la Justice Eric Holder, avait porté plainte en février 2013 contre S&P. Le rôle d’une agence de notation est d’évaluer la solidité d’un produit financier autant que d’un emprunteur.

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La concurrence mémorielle

Réflexions, le site de vulgarisation de l’Université de Liège du 28/02/12
Faut-il sanctuariser telle ou telle catégorie de la société -les Juifs, les Arméniens, les descendants d’esclaves africains, etc. – en donnant à chacune la satisfaction d’une loi mémorielle qu’elle pourrait avoir de bonnes raisons de revendiquer ? Appartient-il à l’autorité politique de définir la vérité historique sur certains traumatismes du passé pour préserver, sous la menace de sanctions pénales, la mémoire collective ? Ne risque-t-on pas, ce faisant, d’attiser les conflits de mémoires ? Telles sont quelques-unes des questions cruciales, et très actuelles, qu’aborde La concurrence mémorielle (1), un ouvrage collectif sous la direction de Geoffrey Grandjean et Jérôme Jamin. 

 Le 22 décembre 2011, à Paris, l’Assemblée nationale adoptait en première lecture une proposition de loi de la députée Valérie Boyer (UMP) visant à réprimer « la contestation des génocides établis par la loi ». Le Sénat faisait de même le 23 janvier, mais la Cour constitutionnelle a invalidé le texte de cette loi le 28 février 2012. En France, deux génocides sont reconnus légalement : la Shoah – dont le négationnisme était déjà sanctionné par la loi Gayssot (13 juillet 1990), ainsi que le génocide des Arméniens (loi du 29 janvier 2001) qui a fait un million et demi de morts entre 1915 et 1917.

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Contre la (stupide) idée de « concurrence mémorielle »

concur_memoireC’est un petit mais important geste que vient de poser le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en s’alliant avec son homologue, le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom).

C’est ce 4 mai que Crif et Crefom ont signé ensemble un mémorandum « afin de lutter contre le racisme et l’antisémitisme et pour étendre la diffusion de la mémoire de la Shoah et de l’esclavage».

Avec le Mémorial de la Shoah, elles vont pour commencer soutenir la création d’un Mémorial de l’Esclavage dans la région parisienne. Une réaction rendue nécessaire, explique le président du Crefom par la prétendue « concurrence mémorielle » :

« L’idée qu’il y a une guerre des mémoires entretenue par le Crif se répand depuis quelques années chez une partie des descendants d’esclaves, d’autant plus qu’elle est portée par des gens comme Dieudonné »

De fait, ce « concept » aussi creux qu’haineux a été lancé et propagé par l’antisémite Dieudonné et ses alliés d’extrême-droite : selon eux, les Juifs avec « leur » génocide, trusteraient toute la mémoire aux dépens de celui des esclaves noirs.

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Regarder l’horreur en face

— Par Nicolas Weill —

auschwitz-2Les maximes sur l’impossibilité de représenter la mort ne manquent pas. En particulier quand il s’agit de la mort de masse, celle qui fut donnée dans les camps d’extermination. Au nom d’une « irreprésentabilité » supposée de la Shoah, une école de pensée a délégitimé a priori l’archive visuelle, se fondant sur le parti pris formel de Claude Lanzmann dans Shoah (1985), qui excluait toute image d’époque. Siegfried Kracauer, dans Théorie du film (Flammarion, 2010), anticipant ce débat dans les années 1950, avait suggéré que l’horreur pouvait être vue, mais seulement de façon détournée (il recourut pour cela à l’allégorie de la tête de Méduse, dont Persée évita le regard mortifère en contemplant son reflet sur son bouclier). Dans Images malgré tout (Minuit, 2004), le philosophe et historien d’art Georges Didi-Huberman a, sans craindre la polémique, voulu restituer un statut « imaginable » à la déchirure du génocide, en commentant quatre photographies d’Auschwitz prises à l’insu des gardes SS par des Sonderkommandos en août 1944, alors que la machine meurtrière battait son plein avec le gazage des juifs hongrois.

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« Carnet de voyages : Kanaks » de l’artiste peintre Bambou

Du 06 au 27 février 2015 à la Bibliothèque Schoelcher

bambouBrigitte Bellance, alias BAMBOU, a une vie faite de passions. La peinture l’accompagne dans tous ses déplacements depuis trente-deux ans.

Si les toiles jouent sur les épaisseurs et les liants, l’artiste aime aussi l’aquarelle, pour les illustrations de ses livres pour enfants.

Elle propose des supports qui abordent la vie quotidienne à la Martinique. Elle y délivre des messages sur la beauté de son île, le travail de la terre et bien d’autres thèmes…

Cette année, elle présente une exposition sur la Nouvelle Calédonie, un pays, un peuple,  qu’elle a apprécié et avec qui elle a  vécu des moments inoubliables.

 

A découvrir….

 

Vernissage : vendredi 06 février 2015 – 18h30 – Bibliothèque Schœlcher

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« Quelques mots pour Joëlle Ursull »

— Par Serge Romana —

en_ns_memes-Tribune- Ma soeur, car nous le sommes par nos parents qui ont souffert de l’esclavage, j’ai lu attentivement la lettre que tu as adressée au Président Hollande et il me vient ces quelques réflexions et une invitation.

Le constat est clair et me semble juste :

1) le Président Hollande, en déclarant le 27 janvier 2015, au mémorial de la Shoah, que « la Shoah est le plus grand crime le plus grand génocide jamais commis » hiérarchise les crimes contre l’Humanité et participe lui aussi à la concurrence des mémoires. C’est désolant et regrettable. Cela entretient chez nous le ressentiment et arme les extrémistes.

2) On parle plus des victimes de la Shoah que de celles de l’esclavage colonial et cela nous fait mal ?

Pourquoi ?

Peut-être parce que la Shoah s’est déroulée au milieu du 20e siècle et que le souvenir de ce génocide est encore prégnant en France ?

Peut-être parce qu’il existe toujours des survivants pour raconter Auschwitz ?

Peut-être parce qu‘Auschwitz est vivant, que l’on peut voir les valises, les cheveux, les jouets des personnes gazées et que nos moulins sont en ruine ?

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