Jour : 11 janvier 2015

Le monde entier était aussi Charlie

nous_sommes_charlieDes dizaines de milliers de manifestants ont aussi marché dans les grandes villes mondiales, pour Charlie Hebdo, pour les victimes des attaques terroristes et contre le terrorisme. Tour du monde de ces rassemblements exceptionnels.

La Marseillaise chantée à Madrid, drapeau français à Londres, « ensemble contre la haine » à Bruxelles, des milliers dans les rues de Montréal et des pancartes « Nous sommes Charlie » partout : des dizaines de milliers en Europe et dans le monde ont exprimé dimanche leur solidarité avec la France où 17 personnes ont été tuées cette seamine.

A Montréal 25.000 personnes ont marché derrière le maire de la ville Denis Coderre et le consul général de France Bruno Clerc. Dans la foule des drapeaux canadiens, français et québecois et des affichettes « JeSuisCharlie ». A Bruxelles, quelque 20.000 personnes ont marché, sous le slogan « Ensemble contre la haine ». « C’est un mouvement magnifique, il y avait le besoin de se regrouper (…) nous disons notre attachement à la liberté de pensée et d’expression, dans le respect des autres, c’est très important », a commenté le dessinateur belge vedette Philippe Geluck, dans le cortège.

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« Mr Turner » : longueurs et beautés plastiques ne masquent pas l’ennui

A Madiana les Mardi 13 et Mercredi 21 janvier 2015 19h 30

mr_turner— Par Roland Sabra —

Mike Leigh a fait le choix de n’aborder que les vingt dernières années de la vie de Turner, celles marquées par un glissement vers les prémisses de l’impressionnisme. Vingt ans c’est peu et beaucoup à la fois. Peu et c’est bien quand on a la volonté d’éviter le biopic plastifié et beaucoup et c’est dommage, quand on échoue. Le film verse dans un esthétisme dénué de contenu, d’émotion de chair en un mot. Ce parti pris, qui n’hésite pas à verser dans un formalisme convenu se constitue paradoxalement en opposition avec ce que Leigh voudrait nous faire toucher du doigt, à savoir la rupture que Turner préfigure ou inaugure, c’est selon, avec l’académisme de l’époque. Le peintre génial est là, sans qu’un quelconque lien avec le misanthrope et forcément misogyne personnage qu’était Turner ne soit abordé. Deux heures trente pour nous dire que l’on peut être un peintre de grand talent et un pauvre type handicapé au plan affectif, incapable d’aimer parce que pris dans les filets d’une sollicitude paternelle envahissante, c’est beaucoup, beaucoup trop.

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Bernard Maris, l’économie à la rapière

— Par Alain Nicolas —

bernard_marisFerraillant avec humour et rigueur avec les tenants de la pensée unique, c’était un universitaire de pointe, un éducateur généreux, un militant pugnace. Et aussi un romancier subtil et attachant.
L’objectif que se donnait Bernard Maris, c’est avant tout de libérer les consciences.

«Pleurons sur les patrons », titrait sa chronique de Noël, où il étrillait Patrick Kron, d’Alstom, Bouy-gues, Gattaz et Kessler, avant de conclure. Un titre qui rend un son bizarre, aujourd’hui que disparaît l’Oncle Bernard, dont le rendez-vous hebdomadaire était devenu incontournable. Bernard Maris était en effet un des piliers de Charlie Hebdo, dont il avait été en 1992 un des refondateurs. Rien ne prédisposait pourtant ce jeune Toulousain brillant, diplômé de Sciences-Po en 1968, docteur en économie en 1975, promis aux plus hauts sommets académiques, à devenir un des trublions de la pensée unique en économie. Il se déclarait keynésien, et, avant la vague libérale et les « reaganomics », « les keynésiens n’étaient pas de gauche », rappelait plaisamment Guy Sorman. Au moment où la doxa néolibérale ne supporte pas la moindre discordance, conserver ces convictions vous fait classer à gauche, pas extrême mais presque.

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