Jour : 6 janvier 2015

L’économie entre catholicisme et marxisme

— Par Pierre Ivorra —

eco_humaine« Vers une économie «humaine«  ? Desroche, Lebret, Lefebvre, Mounier, Perroux au prisme de notre temps, sous la direction de Laurent Loty, Jean-Louis Perrault 
et Ràmon Tortajada. Éditions Hermann, 616 pages, 34 euros. L’ouvrage collectif entend révéler l’actualité des débats entre des pensées économiques issues des cultures religieuse et philosophique.

L’ouvrage rassemble les contributions de trente-huit intervenants, universitaires pour la plupart, à l’occasion d’un colloque international qui a eu lieu en 2012. Les recherches et l’action de cinq intellectuels du XXe siècle – Henri Desroche, Louis-Joseph Lebret, Emmanuel Mounier, François Perroux, Henri Lefebvre – sont ainsi mises en perspective, et en débat. Leur modernité, leur dissidence par rapport aux pensées officielles sont interrogées. Si les quatre premiers de ce club des cinq « participent d’une logique issue de la catholicité », Henri Lefebvre, lui, inscrit son action en tant que militant et philosophe dans le cadre d’un Parti communiste français dont il a été longtemps membre et qui l’a « suspendu » en 1958 après la révélation du rapport Khrouchtchev avant qu’il en parte de lui-même.

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Recyclage artistique d’objets perdus

— Par Lise Guéhenneux —

produits_fatalsComment les objets questionnent sur le statut de l’œuvre d’art, 
se demandent Reist et Faulon

Depuis plus de dix années, Delphine Reist et Laurent Faulon travaillent à mettre à nu la production et les systèmes de conditionnement qu’elle engendre dans des lieux emblématiques du changement de paradigme qui régit une société où le néolibéralisme, la plus grande idéologie depuis la réforme, règne sans partage. Le centre d’art de Saint-Fons et la BF15, une galerie associative à la programmation très exigeante, leur ont permis de réaliser un projet commun, une opportunité plutôt rare en France. L’ensemble de l’opération se trouve réuni sous l’énoncé « Produits fatals », qui sert à nommer les produits ratés du fait de la mise en route ou de l’arrêt d’une production à la chaîne. Ils répondent toujours d’un intérêt pour les lieux où ils sont invités à intervenir, non pas pour en faire l’illustration ou la représentation factice, mais par un retour sur le réel banal de l’usage qui interroge cette multiplication absurde de l’offre en même temps que la production esthétique des œuvres d’art.

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