Mois : décembre 2014

La première attaque contre le rouble a déjà échoué

— Par Giuseppe Masala —

roublesPendant des jours et des jours, les analystes mainstream nous ont dit et répété, du haut de leur pupitre télévisuel ou journalistique, que la fin du « régime » russe était proche. D’après eux, les fameux « marchés financiers » avaient décidé du haut de leur grandeur que cette nation était destinée à revivre les jours de pénurie de l’époque Boris Eltsine. Les marchés – nous expliquaient-ils – avaient émis leur sentence, et même la Russie devait, comme toutes les autres nations, s’incliner devant leur divine volonté.

Laissons de côté les doutes et les questionnements sur une telle stratégie ; le plus stupéfiant est de voir que cette affaire auparavant hypermédiatisée est aujourd’hui désertée par les grands médias italiens [et français – NdT] : c’est même le blackout total. Pourquoi donc ? Nous devrions poser la question aux journalistes qui en parlaient autant voilà quelques jours pourquoi soudain ils n’en parlent plus : d’après eux, le destin est-il déjà tout tracé, ou bien s’est-il passé quelque chose qu’il vaut mieux taire ? Une chose qui met à mal aussi bien la narration immédiate (“la Russie est en crise”), que la narration permanente, celle qui doit montrer l’aigle impérial américain toujours triomphant dans le monde entier ?

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« Lacan aux Antilles » de Charles Melman

Soirée de présentation du livre

— Par Victor Lina —
lac_antillesLe jeudi 6 novembre dernier, s’est tenue, à l’Atrium, une première présentation du livre récemment paru : Lacan aux Antilles de Charles MELMAN.
Le commentaire qui va suivre et qui n’engage que son auteur, n’a pas été soumis, avant publication, aux intervenants qui se sont exprimés lors de cette rencontre.
Cette manifestation à l’initiative de L’A.L.I.-Antilles (Association Lacanienne Internationale) a été réalisée avec le concours du G.A.R.E.F.P. (Groupe Antillais de Recherche d’Étude et de Formation Psychanalytique).
La soirée s’est déroulée à partir de l’argumentaire suivant :
L’ouvrage « Lacan aux Antilles » traite de questions qui ont toujours été posées dans notre société, entre autres, la colonisation esclavagiste et le bilinguisme français-créole. Des psychanalystes y proposent une lecture inédite de ces questions.
Les questions abordées : celle du sujet, celle du désir et du devenir homme et femme dans ces sociétés.
Jeanne WILTORD, psychanalyste, qui a présidé cette présentation a situé cet ouvrage dans le contexte d’une histoire.

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Aimé Césaire à Marseille : la diversité dans l’impasse…

—Par Kenjah —
cesaire-carteFace à la nécessité de changer de logiciel social, face aux défis de la mondialisation, du réchauffement climatique et des migrations de la misère, la France se réfugie dans un nationalisme ethnique annonciateur d’un retour vers le futur des crispations qui ont jalonné l’histoire du XXème siècle. La montée du Front National de Marine Le Pen en est l’indice le plus flagrant, Marseille et la Région PACA le laboratoire le plus pertinent. Pour l’heure, nous n’en sommes qu’aux prémices symboliques, mais le réveil sera dur pour ceux qui croient encore que le principe de laïcité protège leur droit à la différence dans la République. Car il faut le répéter, la conception laïque du FN est une conception ethnique, excluante et exclusive : parmi les Français non originaires d’Europe, seuls ceux qui acceptent de renier leur culture, de s’aliéner et de s’assimiler à la francité gallo-romaine, auront droit de cité. Stéphane Ravier, sénateur-maire FN du 14ème arrondissement de Marseille depuis quelques mois, vient d’en donner une énième illustration. Aimé Césaire, symbole parmi les symboles d’une autre conception de la France, en est le prétexte.

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« L’autre citoyen » L’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage

La philosophe Silyane Larcher analyse la façon dont, après 1848, aux Antilles, l’égalité citoyenne des ex-esclaves a été niée.

abolition_gwadaEn 1848, l’abolition de l’esclavage, par la Seconde République, a libéré des chaînes plus de 250 000 esclaves. Par l’application du suffrage universel, ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion ont, en théorie, été dotés des mêmes droits civils et électoraux que tous les citoyens (masculins) de la métropole. La réalité a été fort différente. Ces citoyens colonisés sont longtemps restés soumis à un régime d’exception. Au Parlement, à Paris, leurs députés votaient des lois qui ne leur étaient pas applicables ! Le pouvoir exécutif et les gouverneurs locaux s’occupaient de leur sort.
Comment, dans un pays construit sur une citoyenneté que l’on prétend universaliste et abstraite – et qui ne cesse de le répéter – a-t-on pu s’accommoder d’une telle contradiction ?
L’histoire que nous raconte ce livre est celle de luttes et de rapports de forces. Une histoire de violences dont les anciens esclaves sont les protagonistes anonymes. Dans une société française dite « postcoloniale », l’auteur invite à méditer les fondements complexes de l’articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et « race ».

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Partout les inégalités explosent. Fin de la théorie du ruissellement ?

— Par Benjamin König —

inegal_mondeAlors que la somme des richesses créées n’a jamais été aussi importante, 2014 s’affirme comme l’année de toutes les inégalités. Même des organismes aussi libéraux que le FMI et l’OCDE s’en alarment !
Si les financiers déposaient des cadeaux au pied de la corbeille de la Bourse de Paris, nul doute que le plus demandé au père Noël du capital serait… une action d’Axa, l’entreprise la plus généreuse en France avec 2,7 milliards distribués au deuxième trimestre (celui du versement principal). Mais le père Noël n’est pas capitaliste ; au reste, les actionnaires n’ont pas besoin de cadeau cette année, car 2014 a été celle de tous les records. Pensez : rien qu’en France, plus de 80 milliards d’euros distribués par les entreprises du CAC 40 – les oies ne sont pas les seules à être gavées. « Une juste rétribution des risques et de la création de richesses », chantent-ils en choeur. Mais comment expliquer qu’en 2014 les mêmes entreprises ont vu leurs profits baisser de 8 %, pour s’établir à 48 milliards d’euros, distribuant ainsi plus de dividendes qu’elles n’ont dégagé de bénéfices ?

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« La réunification des deux Corées » : l’amour ? Quelle connerie !

— Par Roland Sabra —

reunion_2_coreesLe titre est mystérieux, difficile à interpréter et c’est volontaire.. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une pièce politique sur les sempiternelles négociations autour de la DMZ (demilitarized zone), ce no man’s land qui s’étend sur 250 km, d’une largeur de 4 km à la hauteur du 38ème parallèle et qui sert de ligne de démarcation entre les belligérants de la guerre de Corée depuis 1953. Deux ou trois indications peuvent, tirées par les cheveux, établir un très, très loin rapport entre la pièce de Pommerat et la DMZ. Premièrement la réunification semble impossible, deuxièmement plus on se parle moins l’on s’entend, troisièmement le dispositif scénique est lui aussi un couloir mais pas tout à fait démilitarisé puisque c’est là que les affrontements se déploient.
Reprenons. Après « Ma chambre froide » avec une scène ronde bordée de gradins, après «Cendrillon » avec une scène à l’italienne, voici « « La réunification des deux Corées » avec des gradins disposés des deux cotés d’un « chemin de vie ». De quoi est-il question ? Un emprunt à La Ronde et Rien qu’un rève de Schnitzler, une inspiration  du scénario de Scènes de la vie conjugale, de Bergman mêlés à un véritable travail d’enquête sociologique qui n’ose dire son nom parce qu’elle n’est pas une fin en soi mais un moyen, un instrument, un outil pour faire théâtre..

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L’« œuvre » peinte de Jean-Marc Hunt

— Par Selim Lander —

Aff_saison2014.inddEn attendant de voir ce que nous réserve le prochain « Pool Art Fair », du 11 au 8 janvier prochain à Fort-de-France, c’est encore à la Fondation Clément, au François, qu’il faut se rendre pour découvrir une « œuvre » au sens fort du terme, celle de Jean-Marc Hunt. L’exposition est intitulée Negropolis, une référence directe à la personne du plasticien, « négropolitain » né en 1975 à Strasbourg. Des peintures en trois formats, trois ambiances différentes, à quoi s’ajoutent des Vanités, sculptures métalliques en forme de crane, couturées, qui pourraient être aussi bien les casques d’un gang de motards psychédéliques.

Le mot psychédélique est encore celui qui vient à l’esprit pour caractériser l’ensemble d’une exposition où l’on chercherait en vain dans les œuvres peintes sur papier – représentant toutes des figures humaines – le moindre réalisme. Avec leurs membres difformes, leurs faces grotesques, leurs silhouettes désarticulées, ces personnages pourraient tous sortir d’un cauchemar provoqué par l’acide, avec malgré tout toujours une pointe d’humour. Autres points communs aux peintures de J.-M. Hunt, la fulgurance du geste et – réinvention, réminiscence ou hommage – le trait noir qui souligne, parfois incomplètement, les contours.

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« Timbuktu » : Islam le jour et Malboro la nuit

— Par Roland Sabra —

timbuktu-12012, dans nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, dans la petite ville d’Aguelbok, une lapidation devant ses enfants d’un couple, uni par l’amour mais qui avait commis le crime de ne pas en référer à la mosquée.. L’assassinat filmé avec des instruments venus de l’Occident est diffusé sur les ondes des serviteurs de Satan : internet. Il n’échappe pas à l’attention vigilante d’Abderrahmane Sissako, ce cinéaste , d’origine mauritanienne et souvent considéré comme le plus grand des réalisateurs africains. On lui doit, entre autres, Bamako tourné en 2006 et projeté sur nos écrans en Martinique. Passeur d’une conscience collective révoltée il met son talent au service de la dénonciation des faits scandaleux  qui donnent une image déformée de l’Afrique ou qui, dans le cas présent, défigurent l’Islam. 2012 est aussi l’année de l’occupation de Tombouctou par des djihadistes venus du nord et l’exécution sur la place centrale de la ville d’un touareg éleveur de vaches qui dans le film que Sissako va construire occupe l’avant-scène, la lapidation du couple pourtant déclencheur du désir de témoigner passant au second plan.

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Un jeu littéraire pour la fin de l’année

Hardcover booksAmis des lettres à vos armes.

Quel est l’auteur du texte ci-dessous, où et quand a-t-il été publié ?

L’éducation coloniale produit des jeunes femmes sans âge qui, bien qu’elles connaissent à fond les règles de la bienséance, sont des proies faciles pour les hommes élevés, eux, en dehors de tout principe. Les mères qui ont connu, pour avoir vécu quotidiennement les compromissions de la vie coloniale, qu’argent fait loi, au lit comme à la ville, lancent avec acharnement leurs pouliches aux bourses. Les leçons nocturnes des vieilles négresses à recettes rendent les femmes à leur condition. L’Eglise enfin n’arrange rien puisqu’elle prêche la soumission et la fatalité des choses acquises.

Votre réponse à l’adresse suivante : jeux@madinin-art.net

Les noms des trois premières personnes ayant donné la bonne réponse seront publiés dans Madinin-art (sauf indication contraire de leur part).

Bonne cogitation et bonnes fêtes. SL/

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« Soungoula, le roi des piments » et ses pères Noël noirs, une belle idée cadeau

— Par Fara C —.
sounfoulaEn ce conte euro-mauricien édité par l’Harmattan, Per Sorensen poivre sa prose de critique sociale et d’humour.

Que vous le dévoriez en une fois ou que le savouriez ligne après ligne, page après page, « Soungoula, le roi des piments » vous réchauffera l’âme, au fur et à mesure qu’il embrasera votre imaginaire. L’auteur, Per Sorensen, y élabore un métissage rare, à la croisée des contes de son compatriote Andersen et de ceux, ancestraux, narrés lors des veillées dans l’Océan indien. On croit, par moments, y croiser les ombres de La Fontaine, Jacques Prévert ou de certains surréalistes. Cet ouvrage ravira les adultes qui aiment baguenauder hors des sentiers battus. Le lire par chapitres à des enfants, c’est comme ouvrir grand l’horizon à la fantaisie.

On y perçoit aussi une profonde conscience de classe. Per Sorensen poivre volontiers sa prose de critique sociale et de dérision.

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Sexe : nos fantasmes observés à la loupe

— Par Jérémie Bazart

fantasmeDans l’Humanité Dimanche : Les fantasmes sexuels « anormaux » existent-ils ? C’est la question à laquelle tentent de répondre des chercheurs canadiens. L’enjeu, établir une norme pour aider à définir une pathologie et surtout éviter de qualifier de « déviants » des « comportements » bien plus communs qu’on ne le pense…

Le 18 mai 2013, vingt ans après la précédente, l’association américaine de psychiatrie (APA) publiait la cinquième édition du « Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux » (DSM 5) (« HD » n° 438). On peut y trouver des tas de choses intéressantes (lire ci-contre), et une partie y est consacrée à la définition des fantasmes atypiques, appelés également paraphilie. Le DSM 5 parle de fantasmes « anormaux », alors que l’Organisation mondiale de la santé parle de fantasmes « inhabituels » pour définir ces paraphilies. Qu’en est-il exactement ? Et qu’est-ce qu’un fantasme sexuel normal ? Le « Journal of Sexual Medicine » a publié le mois dernier les résultats d’une étude canadienne sur la nature des fantasmes sexuels de la population générale, réalisée par des chercheurs de Montréal.

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Zone des 50 pas géométriques : solution ou complication ?

— Par Jean Maran* —

cinquante_pas_geoLe 31 décembre prochain expirera l’ultime délai accordé aux « occupants sans titre » de la zone concernée, pour établir et présenter leur dossier de régularisation de leur situation, auprès de la commission spéciale instituée à cet effet. Mais en dépit des mises en garde, exhortations et rappels pressants des pouvoirs publics relayés par les médias locaux, de nombreux dossiers attendus manqueraient toujours à l’appel à cette date, semble-t-il. Ce constat déconcertant, convenons-en, est aussi préjudiciable aux occupants en cause, que regrettable pour l’aboutissement positif de la procédure de « rattrapage » , mise en place en leur faveur. C’est pourquoi, à titre de contribution citoyenne à la résolution de cette problématique sensible, je m’autorise à formuler certaines observations ou suggestions, à délivrer une information dont chacun appréciera, à son gré, l’intérêt qu’il lui plaira de leur accorder, ainsi que les conséquences qu’il croira devoir en tirer. A titre de clarification nécessaire : car il faut s’interroger. Les réticences ou résistances, opposées par certains aux recommandations de la commission, ne résultent-elles pas du fait que ceux-là ne sont pas convaincus ou dûment renseignés de la singularité de leur situation domaniale ?

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Et si France-Guyane en profitait pour se remettre en cause ?

— Par René Ladouceur —

france-guyaneSur le quotidien France-Guyane, le vent a soufflé fort, très fort, mais les vagues qu’il a provoquées restent circonscrites à la Martinique. Le plan social mis en place pour juguler les pertes financières de France-Antilles Martinique ne frappe, en effet, que trois salariés à France-Guyane. A la rédaction cayennaise, on respire. Un peu. Mais pour combien de temps ?

Car depuis que le Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a placé France-Antilles Martinique en redressement judiciaire, France-Guyane et ses journalistes n’en finissent pas d’alimenter les discussions. Près d’un mois après la publication du plan social, le sujet est encore au centre de nombre de conversations Il faut dire que France-Guyane en Guyane, c’est le journal par excellence ; le journal dont l’histoire se confond avec celle de la Guyane contemporaine ; le journal qui a une valeur patrimoniale inestimable. Il a vu passer dans sa rédaction la quasi-totalité des journalistes guyanais âgés aujourd’hui de plus de 40 ans. France-Guyane, c’est un peu de nous-mêmes, enfoui dans les recoins de nos souvenirs les plus précieux.

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Bibliothèques et évolution institutionnelle

— Par Lucien Pavilla* —
En 2015, la Martinique va faire face à une évolution institutionnelle majeure, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) verra le jour. Cette collectivité cumulera les compétences du Conseil régional et du Conseil général, entre autres la lecture publique.
Si nous voulons atténuer la fracture numérique du « second degré » que subissent les populations et mettre en place un réseau de lecture publique dynamique, la question qui se pose et qui fait débat à laquelle les professionnels du livre et les pouvoirs publics devront répondre est de savoir comment les bibliothèques survivront dans cet environnement institutionnel.
La bibliothèque n’est plus uniquement un lieu de conservation du savoir, car l’inclusion numérique et le comportement des communautés agissantes bousculent les pratiques professionnelles. Elle a une mission fondamentale aujourd’hui qui est celle de l’apprentissage, de l’ouverture au monde et à la connaissance. Elle doit donc faciliter l’accès au savoir. Par conséquent, outil d’aide à la formation et à l’éducation, elle doit faire société et se placer comme levier du développement social de l’individu. Ainsi, après la famille et le travail, c’est le troisième lieu.

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Amadeo, Tania, Rafa et les autres… ou le déclin du rêve cubain

— Par Roland Sabra —

retour_a_ithaqueSix ans après Entre les murs , Palme d’or au Festival de Cannes en 2008, deux ans après Foxfire, confessions d’une bande de filles, Laurent Cantet nous offre avec Le Retour à Ithaque un petit bijou à l’ironie amère.
A l’occasion du retour d’Amadeo, un copain d’enfance, exilé à Madrid pendant 16 ans ses amis Tania, Eddy, Rafa, et Aldo organisent une petite fête sur les toits de La Havane. On pense très vite à « Vincent, François, Paul et les autres » (1974!) ou encore au film québécois «Le déclin de l’empire américain» (1986) pour découvrir tout autre chose. Laurent Cantet nous emmène loin des affres sentimentaux du film de Claude Sautet ou des tourments de la vie sexuelle de celui de Denys Arcand. Du moins si la nostalgie d’une adolescence est bien présente, elle l’est sur une toile de fond qui progressivement va prendre le pas sur la narration première et devenir le sujet même du film⋅ L’évocation des souvenirs de jeunesse, des amoures défaites à peine ébauchées, des exaltations vite évanouies va laisser place à une tension dramatique insoupçonnée⋅ Les héros ne sont pas ceux que l’on croît et il est des « salauds » tout à fait admirables.

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Journée mondiale de l’orgasme : 21 décembre 2014

Les femmes, pas toutes égales face à l’orgasme

— Par Quentin Girard —

Sondage
Si 93% ont déjà connu l’orgasme, elles ne sont que 32% a en avoir régulièrement, une fois par semaine ou plus.

Bonne nouvelle. Cette année, la journée mondiale de l’orgasme du 21 décembre tombe un dimanche. Si vous ne travaillez pas, vous avez toute la journée pour en avoir de multiples, seuls, à deux ou plusieurs. Pour l’occasion, l’IFOP1 publie une étude réalisée à la demande du site de webcam porno Cam42 sur les femmes et la jouissance.

Où il en ressort que, malheureusement, les femmes ne sont pas toutes égales face au plaisir. Si 93% ont déjà connu l’orgasme, elles ne sont que 32% a en avoir régulièrement, une fois par semaine ou plus. La religion et le célibat, sans surprise, ne favorisent pas le plaisir. 24% des catholiques pratiquantes n’ont jamais eu d’orgasme et 35% de celles qui n’ont jamais été en couple. L’âge aussi, a une influence, l’excitation venant peut-être avec l’expérience. 16% des femmes de 18 à 25 ans ne connaissent pas cette jouissance, pour seulement 4% des plus de 65 ans.

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NTIC : de l’esclavage à la liberté

— Par Robert Saé —

ntic_espionnage1 – Espionnage et manipulation

 Les révélations d’Edward   SNOWDEN ont fait l’effet d’une bombe pendant un temps et dans certains milieux. Mais l’immense majorité des utilisateurs des NTIC*  pas été interpellée par la gravité de la situation et le rouleau compresseur continue d’écraser les libertés. Partout et à chaque seconde persistent  le  pistage et le contrôle de masse de tous les individus ainsi que l’espionnage de toutes les organisations et de tous les gouvernements. La toile totalitariste s’étend sur toute la planète. L’objectif des maîtres des multinationales est double : établir une domination fasciste sur la population mondiale et optimiser les profits.   C’est une  guerre idéologique totale qui est menée.   Leur stratégie recouvre plusieurs aspects. Pour ceux qui sont aux commandes des NTIC, il s’agit de  manipuler  les mouvements populaires et  d’en dévier les perspectives  en cultivant le rejet de la politique et le refus de l’organisation pour  cantonner ceux-ci dans la spontanéité et l’improvisation. Ce qui laisse le champ libre aux agents du système et aux provocateurs.   Systématiquement, des campagnes massives de désinformation sont planifiées, des provocations sont menées, via le piratage des comptes entre autres, pour discréditer des associations ou des personnalités opposées à leur système.

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« utopies réelles » : exposition d’Emmanuel Sarotte à l’Atrium

Salle la Véranda  du 20 décembre 2014 au 3 janvier 2015.

— Par Jean-Marc Terrine —
expo_sarotteIl présente ses créations au public : jouets-sculptures (Bagay Ti Manmay), sacs à main (Kalté Modèl Sak) et bornes-sculptures (projet Gaoulé). Emmanuel Sarotte est un créateur qui se définit comme un éco-designer. Un design qui ne s’arrête pas qu’à la forme, démarche purement esthético-industrielle ; mais qui prend en compte la problématique esthético-sociale, par la recherche, en vue d’une amélioration des conditions de vie.
Les deux axes forts de cette exposition s’articulent autour de deux thématiques. Éco-Design et enfance : un espace qui présente une trentaine des jouets-sculptures conçus et fabriqués par le designer. Ces « créatures », Bagay Ti Manmany, ont aussi inspiré une expérience menée par le créateur dans ses ateliers ludiques et éco-citoyens, avec des enfants (4 à 10 ans), à partir d’une valise pédagogique. Dans l’autre espace de la Véranda, éco-design et environnement ou le projet Gaoulé. À partir d’une vidéo, de photos et dessins, de maquettes ; Emmanuel Sarotte nous invite à découvrir ses nouvelles pistes de recherche. Une réflexion en cours, pour inscrire dans le paysage de la plage du Gaoulé, à Sainte- Marie, quatre grandes bornes-sculptures de recyclage.

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Deux façons de représenter le jihad : « Timbuktu » et « l’Esclave »

Par Selim Lander

TimbuktuAlors que les médias déversent quotidiennement leur lot d’informations concernant les atrocités commises au nom d’Allah sur des populations peut-être pas innocentes – car qui pourrait se vanter d’être sans péché – du moins paisibles et n’aspirant qu’à continuer à vivre en paix, il n’est pas surprenant que des œuvres de fiction abordent ce thème. Faisons tout de suite justice de l’objection en provenance de ceux qui, obsédés par la crainte de n’être pas politiquement corrects, refusent par principe tout ce qui pourrait ternir l’image d’un islam idyllique, Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix (on aura reconnu l’acronyme). Il faut croire que ces Européens habitant plutôt des beaux quartiers, qui vivent eux-mêmes dans un confortable agnosticisme, ont la mémoire courte. Ils devraient pourtant se souvenir qu’il est de l’essence même des religions – contrairement à certaines sagesses – d’être totalitaires. Il ne peut y avoir en effet qu’une vraie foi. S’il est avéré pour un croyant que, par exemple, le créateur et maître du monde, que dis-je de l’univers, est une entité tripartite constituée d’un Père à l’imposante barbe blanche, d’un Fils pâle et émacié cloué sur une croix, vêtu d’un simple pagne, et enfin d’une petite flamme sortant d’une lampe à huile dite l’Esprit Saint, toute personne qui refuse d’adorer cette trinité est considérée comme étant dans l’erreur et condamnée à périr en enfer.

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269 000 tonnes de déchets plastique flottent sur les océans

— Par Pierre Le Hir —

dechets_marinsLes océans, qui couvrent 70 % de la surface de la planète, sont un immense dépotoir à ciel ouvert, où s’accumulent les déchets plastique de l’humanité. C’est le sombre tableau que brosse, dans la revue PLOS ONE (Public Library of Science) du 10 décembre, une vaste étude internationale (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Chili, France, Afrique du Sud et Australie).

Elle livre, pour la première fois, une évaluation globale de la pollution de la surface de l’ensemble des mers par ces détritus. Les chiffres sont vertigineux : 269 000 tonnes constituées de plus de 5 mille milliards de particules de toutes tailles. Encore les auteurs soulignent-ils que leurs estimations sont « très prudentes » et peuvent être considérées comme un « minimum ».

L’amoncellement dans le milieu océanique de débris plastique flottants – fragments de sacs, bouteilles, bidons et autres emballages, mais aussi granulés industriels —, acheminés des terres par les vents et les rivières, ou rejetés en mer par les navires, est connu depuis la fin des années 1990.

De gigantesques zones de convergence, appelées « gyres océaniques », ont été découvertes dans le Pacifique Nord – un amas de 3,4 millions de km2 baptisé le « Great Pacific Garbage Patch », ou « grande poubelle du Pacifique » —, ainsi que dans le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et sud et l’océan Indien.

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Michel Houellebecq plagiaire de Michel Herland?

« Soumission », la fiction de Houellebecq qui met l’islam au pouvoir

soumission-2Le livre de Michel Herland  » L’esclave » aurait-il été copié? 😉 

2022. A l’issue du second mandat présidentiel de François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane, est élu président au second tour face à Marine Le Pen, grâce au ralliement de l’UMP et du PS. Dans la foulée, François Bayrou est nommé premier ministre.

Les deux forces politiques autrefois majoritaires ont en effet négocié un accord de gouvernement avec Fraternité musulmane, acceptant deux mesures phares : l’islamisation de l’éducation nationale et l’autorisation de la polygamie. François, professeur d’université dépressif, raconte cette société fracturée, où séduisent les extrêmes. Voici la trame de Soumission, le nouveau roman de Michel Houellebecq, à paraître le 7 janvier chez Flammarion.
A l’issue du second mandat du socialiste François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane est élu au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, dirigeante du Front national (FN).

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Une autre Guadeloupe, pour un autre destin

— Par Frantz Succab* —

gwada_autreSi la Guadeloupe veut du renouveau, le citoyen le peut… Le temps est venu de mettre en cohérence et de prolonger dans une démarche unitaire les différentes idées circulant parmi tous ceux, partis politiques, mouvements et personnalités citoyens, qui veulent que la Guadeloupe s’appartienne. Elles sont éparses, parfois contradictoires, mais ont forcément des lieux de croisement. Y-a-t-il, par exemple, une muraille de Chine entre ceux qui croient à la nécessité de jouer le jeu démocratique dans la Guadeloupe actuelle et ceux qui n’y croient pas ? Rien n’est moins sûr. Que l’on accorde encore quelqu’efficacité à l’abstentionnisme ou que l’on veuille enfin faire entendre des voix nouvelles associées à des pratiques novatrices au sein des collectivités, le patriotisme guadeloupéen n’est pas une posture figée de l’esprit. Dans la vie politique réelle, il est des questions qui appellent des réponses concrètes de la part de tout guadeloupéen.

 Sur le plan politique, l’année 2015, sauf autre événement majeur imprévu s’annonce, en effet, comme une année électorale, les départementales de mars  et les Régionales de décembre prendront une importance particulière.

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« Le Nègre des Lumières » – Belle musique, ravissantes images

Par Selim Lander

Le Nègre des LumièresLe chevalier de Saint-George (1739-1799) fut l’un de ces hommes que leurs multiples talents entraînent au-dessus de leur état ; il parvint à s’affranchir de sa condition méprisée de mulâtre, gagner ses entrées à la Cour et devenir l’une des personnalités les plus en vues de l’Ancien Régime finissant. On connaît la phrase de Sartre : « Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres veulent que nous fassions ». Ce qui signifie que nous ne sommes rien si nous nous contentons de suivre le chemin qui nous est indiqué par l’habitude, le conformisme, la paresse ; et que nous ne commençons à exister et à devenir quelqu’un (puisque « l’existence précède l’essence », autre moto sartrien) qui si nous nous montrons capables de forger nous-mêmes notre propre destin. Saint-Georges fut l’un de ces êtres d’exception, comme, plus près de nous, Jean Genet et quelques autres parias qui ont refusé les cartes pipées trouvées dans leur berceau et inventé un jeu à leur manière.

Non que cela se passât pour Saint-George sans difficulté ni retour en arrière, au contraire.

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From London… a touch of « qianmenisation »

Carnet de route 4

— par Roland Sabra —

OLYMPUS DIGITAL CAMERAVu de Pékin cela n’a pas plus de valeur qu’une roupie de sansonnet. C’est dans la Chine éternelle que, sans état d’âme apparent, on fait table rase du passé en détruisant des pans entiers du patrimoine architectural pour en reconstruire une copie plus ou moins conforme en béton armé. Pour honorer la mémoire ? Pour le tourisme? Les chinois ont inventer un mot  pour désigner la chose :«qianmenisation».
Cette passion pour le vrai-faux est aussi européenne. Le cœur de Berlin est aujourd’hui défiguré par un immense chantier : celui de la reconstruction du château des Hohenzollern, copie conforme du «joyau prussien» détruit par le régime communiste en 1950 ! Enfin pas tout à fait conforme puisque la restauration ne concernera que trois des quatre façades baroques qui masqueront un édifice moderne.
« The cavern » cet endroit mythique de Liverpool qui abrita les débuts des Beatles et qui est l’objet de nombreuses visites de touristes n’est pas le lieu  où ils se produisaient, celui-ci ayant été détruit, par stupidité politicienne, au motif que l’immeuble était trop vétuste, avant que la municipalité ne réalise qu’il y avait une demande de la part des visiteurs.

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L’enfant imaginé

Entre souffrerrance et résilience

enfant_imagineUn roman de Martin MAURIOL
Collection : Lettres des Caraïbes
ISBN : 978-2-343-02723-4 • mars 2014 • 484 pages • Prix éditeur : 34 euros
Le jour de la rentrée des classes, Arthur, instituteur et père du petit Rodrigue, le laisse à la porte de son école maternelle et disparaît sans crier gare. L’enfant vit le départ précipité de son père comme un abandon qui le plonge dans une très grande détresse. Il est confié à son arrière-grand-mère paternelle, Man Philomène, qui lui dit tout le mal qu’elle pense de ce père qui a fui pour des raisons troubles et troublantes.
Man Philomène, qui devient mère adoptive de Rodrigue, est une Antillaise d’un âge avancé, qui ne parle que le créole et exige pourtant de son arrière-petit-fils qu’il ne parle que le français, forgeant ainsi, sans le savoir, le destin de son « ti yich », en l’aidant à construire sa résilience et à avancer sur le chemin de l’excellence. Elle veut qu’il devienne un « monsieur-nègre », comme Aimé Césaire qu’elle admire.

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