Jour : 7 novembre 2014

« La Flambeau », un texte pour le théâtre de Faubert Bolivar

—Par Roland Sabra —

Né à Port-au-Prince, vivant en Martinique où il enseigne la philosophie, Faubert Bolivar, écrivain, nouvelliste, poète, dramaturge collectionne les récompenses littéraires. En 2013 il recevait le Prix Marius-Gottin d’ETC-Caraïbe pour une pièce en créole « Mon ami Pyero » et le Prix Spécial du Jury Henry Deschamps pour une pièce théâtrale « La Fambeau ». Les années précédentes, « Faux-lit », une nouvelle et « Sélune pour tous les noms de la terre » un monologue avaient été honorés.
« La Flambeau » est donc une pièce en huit tableaux et six personnages, un couple, sa bonne, et trois esprits. L’action se déroule selon toute vraisemblance -mais est-ce le mot approprié- dans le pays natal de l’écrivain. Monsieur prépare une conférence, Madame confère avec sa mère, morte il y a longtemps, Mademoiselle est sous la protection de son parrain Ogou, un Loa, célèbre pour sa vaillance guerrière et sa fertilité, entre autres. Il est question, de vol, de viol, de République et de morts-vivants. L’atmosphère dans laquelle évoluent les personnages est celle d’un monde tétanisé entre enfance perpétuelle et adolescence infiniment prolongée, un monde dans lequel il semble impossible de devenir adulte, comme si un acte non assumé, non pris en charge, envahissait, caché dans le brouillard d’une histoire dérobée, l’espace psychique confondu pour l’heure avec l’espace politique.

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Les économistes sont-ils des imposteurs?

— Par Aude Lancelin —

eco_imposture-2Ils influencent les politiques et ont remplacé philosophes, sociologues et historiens pour expliquer le monde. Daniel Cohen et Marcel Gauchet s’interrogent sur leurs pouvoirs, leurs mérites et leurs limites.

Hier encore on demandait à Claude Lévi-Strauss ou à Jean Baudrillard de déchiffrer l’avenir de notre civilisation, aujourd’hui on demande à Daniel Cohen ou à Jean Tirole, nouveau prix Nobel d’économie, de nous expliquer la panne de croissance. A quel moment a eu lieu la bascule ? Dans les cabinets ministériels, difficile d’entendre parler d’autre chose que de courbes et de chiffres. Chez les éditorialistes, on parle réduction de la dette et réforme du marché du travail avec la gravité intimidante de qui prétend remplacer l’argumentation par les équations.

Le ton BFM et l’esprit «Capital» – l’hebdo du business, pas celui de Marx – semblent avoir tout annexé. A l’économie, et quasi à elle seule désormais, on accorde le sérieux, le concret des choses, les clés du lendemain. Partout elle s’est peu à peu substituée à la délibération politique et aux visions non utilitaristes du monde.

Chez les jeunes économistes eux-mêmes, la révolte gronde d’ailleurs contre les prétentions écrasantes à la scientificité de leurs aînés néoclassiques.

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En finir avec la fabrique des garçons

— Par Yves Raibaud et Sylvie Ayral —

fabrik_malesQuelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui ­accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents1 montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quelque soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
L’injonction sociale à la virilité

Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent en effet pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité.

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Quatre filles en révolte, dont une meneuse du jeu

— Par Jean Roy —

A Madiana !

Bande de filles a fait cette année l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
Plus que dans ses deux premiers films, Naissance des pieuvres et Tomboy, Céline Sciamma filme dans « Bande de filles » la banlieue d’aujourd’hui. Jusqu’à la dissection.

Pour leur coup d’essai, ils font des coups de maître. La réalisatrice Céline Sciamma en est un parfait exemple, qui s’était fait remarquer dès son premier long-métrage, Naissance des pieuvres, histoire d’une ado en vacances, première œuvre présentée à Cannes dans la section Un certain regard. Ce film a été récompensé par le prix Louis-Delluc du meilleur premier long-métrage, et il avait été également nommé au titre du césar du meilleur premier film en 2008. En 2011, Tomboy, histoire de garçon manqué, avait eu les honneurs d’être le film d’ouverture de la section Panorama au festival de Berlin, où il emporte le prix du public, avant de rencontrer un succès critique comme public avec une presse tout à fait favorable, plus de 300 000 entrées comptabilisées et une sortie dans plus de trente pays ; seule une campagne du groupe catholique intégriste Civitas tenta, en vain, de faire interdire le film.

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« Mois du film documentaire » du 1er au 29 novembre 2014

docu-11-2014L’essence du « Mois Du Film Documentaire », est de faire découvrir la richesse du cinéma documentaire en fédérant les manifestations construites par des programmateurs passionnés.

Du 1er au 29 novembre, 12 structures réparties sur toute l’ile vous proposent des soirées doc (33 projections) en itinérance avec les associations Chapcinédéo et Lézardtishow, en plein air au sein du magnifique cadre du Domaine de Fonds Saint-Jacques, en salle avec le CMAC et la mairie du Lamentin, au près des plages des communes des Anses d’Arlet et du Carbet (Wahoo café), à la Bibliothèque Universitaire de Schoelcher ou dans la nouvelle médiathèque du Saint-Esprit, au Garage Popular bar de la capitale, et en atelier avec l’association BoumKatiko et Tchok En Doc.
Mû par un même désir, celui de vous faire découvrir la richesse du cinéma documentaire, le réseau du Mois du film documentaire Martinique vous propose 14 films à voir ou revoir au cours des 33 projections du mois de novembre.
Des documentaires animés, des films primés, des classiques, des films qui nous partent d’histoire universelle ou de <chez nous>, du cinéma militant, du cinéma poétique, des pépites locales, constituent [a programmation de l’édition 2011.

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