Jour : 10 septembre 2014

Le temps de travail, symbole de la fracture idéologique à gauche

— Par Sandrine ROUSSEAU Economiste, porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) —

horlogeTRIBUNE

En quelques jours Manuel Valls et Emmanuel Macron se sont explicitement prononcés en faveur de nouveaux assouplissements de la régulation des temps de travail. Simplifier le recours au travail du dimanche, encourager les contournements des 35 heures, favoriser les dérogations aux nouvelles régulations des temps partiels, ces appels pour une plus grande «liberté du temps de travail» nous renvoient, en à peine plus nuancés, aux beaux jours du très sarkozyste «travailler plus pour gagner plus». Ces prises de positions, comme celles sur le contrôle des chômeurs, sont cependant en adéquation avec la direction politique choisie marquée par la «responsabilité» individuelle. Elles illustrent ainsi de manière emblématique les fractures idéologiques qui traversent la gauche.

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« Ce qui n’est pas nommé n’existe pas ! »

ufm_400Nous avons été fortement interpellées par le titre de l’article paru en page 10 de l’Edition du France-Antilles du vendredi 5 septembre intitulé : « Trinité – Sauvetage en mer : des hommes pour la vie » et signé « M.L. »
Cet article très intéressant traite de la mise en place à Trinité de volontaires de la Société Nationale de Sauvetage en Mer.

En contradiction totale avec le titre, il montre que la vingtaine de volontaires ayant participé à la réunion comporte une grande part de femmes (5 sur les 12 photographié-es).

Dans ce cas, pourquoi l’intituler « des hommes pour la vie » ?

Oui, nous savons, on nous rétorque souvent qu’en grammaire « Le masculin l’emporte sur le féminin. »
Cette règle de grammaire apprise dès l’enfance sur les bancs de l’école façonne un monde de représentations dans lequel le masculin est considéré comme supérieur au féminin.

On nous dit aussi que nous nous attachons à des « détails » qui ne sont pas importants.
Mais nous savons que cette approche n’est pas neutre.

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Les pauvres de plus en plus pauvres

pauvreteSi le taux de pauvreté a légèrement reculé en 2012, le niveau de pauvreté s’intensifie dans un contexte de baisse globale du niveau de vie en France.

En 2012, 8,5 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté annonce l’Insee. C’est 200.000 de moins qu’en 2011, mais l’explication est en partie mécanique. Le seuil de pauvreté est ainsi fixé par convention à 60% du niveau de vie médian de la population, ce qui s’élève pour 2012 à 987 euros par mois. Et ce niveau médian a baissé lui-même de 1 %, à 1.645 euros par mois. Car en réalité, s’il y a un peu moins de pauvres statistiquement définis en France, ils sont de plus en plus pauvres. Ainsi la moitié des personnes vivant sous ce seuil de pauvreté disposent de moins de 784 euros par mois soit, en euros constants, un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis 2006⋅

L’intensité de la pauvreté « augmente donc nettement », souligne l’Insee : les personnes pauvres sont globalement plus éloignées du seuil de pauvreté⋅ La composition de la population la moins favorisée se modifie d’ailleurs un peu puisque parmi les adultes pauvres, la part des chômeurs augmente.

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