17ème Séminaire de l’Ecole des Parents : la question du deuil

23 & 24 mars 2017 à l’ ESAT de Rivière L’Or Saint-Joseph

Lors de ce séminaire dédié à Albert FLAGIE (Docteur en Anthropologie) sera débattue la délicate question du deuil :

Parents et Enfants Orphelins, Comment S’Accompagner ?

La manifestation réunira environ 200 personnes, professionnels du social, étudiants, décideurs politiques, venant de France, Québec, et de la Caraïbe.

Programme ci-dessous

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La mort d’un enfant, le deuil des parents

La mort d’un enfant est un drame, le plus affreux des drames pour ses parents qui ont, le plus souvent, le sentiment de perdre la meilleure partie d’eux mêmes. C’est un arrachement, comme une amputation. Ils le vivent avec un profond sentiment d’injustice et une culpabilité sans fond. Tous les deuils importants entraînent des bouleversements et des transformations; la mort de l’enfant plonge dans le non sens.

Pourtant aussi cruelle qu’elle puisse être, la mort est une réalité objective incontournable qui se moque bien de nos sentiments de justice et d’injustice et qui peut atteindre tout être vivant quel que soit son âge. Mais il est dans l’ordre habituel des choses qu’elle touche les personnes âgées. La mort de l’enfant brise ce cycle de la vie que nous considérons comme normal parce qu’il est habituel et, heureusement, de très loin. Déjà nous n’acceptons pas si facilement la mort des personnes âgées lorsqu’elles nous sont proches, que nous les aimons et que nous aimerions pouvoir les garder encore quelques années. Nous comprendrons mieux le scandale de la mort d’un enfant si nous reprenons bien conscience que nous avons beaucoup de mal à accepter la mort quelle qu’elle soit lorsqu’elle nous concerne. Il est naturel de vouloir y échapper. Aussi sommes-nous habituellement ébranlés lorsqu’elle s’approche. Alors un enfant !

Du fait que la mort des enfants était jadis très fréquente, qu’elle pourrait frapper la moitié de fratries qui étaient souvent nombreuses à l’époque il était banal d’entendre dire que le deuil en était facile ou même inexistant. De nombreux documents montrent le contraire. Mais le lien, la relation entre les parents et les enfants n’étaient pas ceux que nous connaissons actuellement. Dans les milieux aisés les enfants n’étaient pas élevés par leurs parents; dans les familles pauvres ils étaient une force de travail. La vie humaine n’avait pas la même valeur; elle était plus facilement perdue. Aussi la mort était-elle considérée comme plus naturelle parce que plus fréquente et celle des enfants également.

C’est donc bien la nature et la profondeur de l’attachement qui est à la source du deuil. Les enfants étant aujourd’hui ce que nous avons de plus précieux, leur mort est devenue atroce. Quelle est la nature profonde de ce lien : étrange question tant il paraît naturel! Et pourtant, si nous dépassons nos réticences, nous connaissons des parents qui n’aiment pas leurs enfants, des parents qui ne les ont pas investis. Là ce n’est pas la mort qui est scandaleuse c’est cet état de fait : des enfants qui ont des parents mais qui sont orphelins d’amour. Qui alors en fera le deuil s’ils viennent à mourir? Ceux qui s’en sont occupés. Car, si la mort de l’enfant touche en premier lieu ses parents, elle est loin de laisser indifférents ceux qui se sont occupés de lui : ses soignants, ses enseignants, les amis de son âge et leurs familles. La mort d’un enfant est un drame collectif!

Le deuil reste un sujet difficile et même encore tabou dans le discours social officiel. Mais il commence à être davantage connu du fait des nombreuses associations bénévoles qui s’engagent dans cet accompagnement – et certaines sont particulièrement destinées aux parents frappés par la mort de leur enfant – et par les nombreux ouvrages, en particulier de témoignage, qui paraissent actuellement sur ce sujet…

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Face au décès d’un parent, comment accompagner l’enfant

La France compte plus de 800 000 orphelins de moins de 25 ans. Il y a en moyenne un enfant orphelin par classe. Un orphelin est un jeune qui a perdu un de ses parents, parfois les deux. Ined, Institut national d’études démographiques, 2003.

AUTREFOIS
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La mort était familière,elle faisait partie intégrante de la vie. Les rituels permettaient de l’accompagner collectivement, autorisant l’expression des émotions et les questionnements, tout en les contenant.
AUJOURD’HUI
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Nos sociétés modernes masquent la présence de la mort, laquelle est entourée de non-dit et d’angoisse. Chacun, qu’il soit enfant ou adulte, y fait face dans le silence.
Désireuses de protéger toujours davantage, nos sociétés cherchent à gommer les difficultés et les épreuves. Or, qu’on le veuille ou non, l’enfant orphelin devra se confronter à la perte.
Mais il ne peut le faire seul. Le protéger c’est l’accompagner.
La prévention passe par la sensibilisation de son entourage, afin que l’enfant soit soutenu et son deuil entendu.

La place que l’enfant accorde à la mort, les représentations et conceptions qu’il en a évoluent avec l’âge.
Le tout-petit se confronte tout d’abord à l’absence. Il en fait l’expérience dès ses premières relations avec ses proches. Entre deux et douze ans, l’idée de la mort se modifie plus ou moins vite selon le vécu de chacun : la perte d’un animal, d’un proche…
Dans un premier temps, la mort n’est pas perçue comme définitive. On l’envisage comme un cycle : on vit, on meurt, on revit, on re-meurt… Et puis un jour, l’enfant découvre que la mort signifie « plus jamais », quelque chose d’irréversible. Pendant un temps, il imagine que certaines personnes peuvent y échapper. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’elle est universelle, touche tout le monde.
Il veut pourtant croire qu’en faisant attention, en n’attrapant pas de maladie, elle ne le concernera pas. C’est pour cela que petit il en parle avec légèreté,
joue avec et peut même souhaiter le décès de quelqu’un.
L’adolescent, pris dans une période de transition empreinte d’insouciance, de doute et d’exaltation, acquiert intellectuellement la notion de mort, mais sa
propre fin demeure pour lui inconcevable.
L’idée de mort l’effraie autant qu’elle le séduit, il est fasciné. Il peut alors s’engager dans des conduites à risque pour mieux se sentir exister.

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